• En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, Anda se retrouva comme à son habitude dans la banlieue humaine de Willow Creek.  C’était une nouvelle belle journée qui s’annonçait et demoiselle fée était particulièrement souriante. Il fallait dire que le mauvais temps était rare dans la région, et que c’était un point positif pour l’amoureuse de la nature qu’elle était, à se délecter du moindre petit vent et de chaque rayon du soleil.

     

    Chapitre 4 - Nyrden

     

    Alors qu’elle observait les enfants partir à l’école, un franc sourire d’espoir se dessina sur ses lèvres.  Oh bien entendu, elle était de bonne humeur. La conversation qu’elle avait eue avec son père n’avait rien changé à cela. Pour elle, il ne s’agissait que d’un petit accroc facilement guérissable, rien de plus. Chez eux, toutes les conversations étaient bonnes à prendre, et bénéfiques. Même si elles tournaient mal, il y avait toujours quelque chose à en tirer, à apprendre.

     

    La rosée du matin chatouillait ses chevilles. Elle se pencha vers l’herbe haute et les fleurs, et passa le bout de ses doigts sur leurs pointes, regardant les gouttelettes sauter dans l’air, se détachant de la verdure grâce à ce mouvement. Anda laissa échapper un petit rire joyeux et cristallin.

     

    « - Zou, vous êtes libres pour la journée les filles ! »

     

    Pendant qu’elle les regardait couler jusqu’à la terre, elle entendit pouffer. Le sourire en coin, elle se doutait de l’origine de ce son. Elle se redressa et se retourna pour découvrir un Cassian, la main sur la bouche pour éviter de faire trop de bruit.

     

    « - Alors, je ne t’ai pas fait peur aujourd’hui ? »

     

    Anda secoua la tête avec une moue moqueuse.

     

    « - Ça va, t’as eu l’air de préparer le terrain. C’est mieux d’annoncer sa venue en douceur plutôt qu’énoncer quelque chose d’un coup. »

     

    Ce à quoi il acquiesça.

    Anda était songeuse. Elle qui ne pensait pas le revoir, avait pourtant eu un brin de folie en se disant qu’il allait de nouveau être là, aujourd’hui. Qu’elle apprécie ou non sa compagnie, elle pouvait au moins se dire qu’elle n’allait de nouveau pas passer sa journée d’observation par elle-même.

     

    Chapitre 4 - Nyrden

     

    Pendant des heures, ils restèrent l’un à côté de l’autre à émettre toutes les théories possibles sur les humains qu’ils voyaient parcourir les trottoirs, pêcher, discuter des derniers potins avec les voisins ou faire semblant d’être aimables avec des paniers de muffins.

     

    Aucun n’était gêné par la présence de l’autre, puisque tous deux vaquaient à leurs observations, allant de temps en temps de leurs petites remarques qui faisaient rire ou réagir l’autre, jusqu’à ce que Cassian se mette à regarder Anda du coin de l’œil, la détaillant en plissant légèrement les yeux, sourire en coin. Se sentant épiée, demoiselle fée se sentit obligée de réagir sur la défensive, non habituée à ce qu’on soit subtile avec elle ou inversement.

     

    « - Un souci ? »

     

    Cassian sembla hésiter, sûrement pour réfléchir à la tournure de sa phrase. C’est qu’il avait bien remarqué le fort tempérament d’Anda, et ne voulait pas la froisser. Ç’aurait été bête de se fâcher avec, alors que les choses se déroulaient si bien. Du moins pour deux connaissances qui partageaient un peu d’amusement.

    Il finit par ouvrir la bouche mais ne prononça ses premiers mots que quelques secondes plus tard.

     

    « - C’est ta couleur naturelle ? 

    - … Pardon ? »

     

    Il voulut pointer ses cheveux du doigt pour appuyer ses propos mais se ravisa, pensant qu’un simple détournement des yeux vers le haut de sa tête serait moins insultant. D’ailleurs, il ne cherchait pas du tout à être discourtois, et tenait sa question plus par curiosité que toute autre chose.

     

    « - Pourquoi ? Ça te pose un problème ? »

     

    Chapitre 4 - Nyrden

     

    Il secoua vivement la tête.

     

    « - Du tout, je me demandais juste… parce que c’est rare de voir quelqu’un avec des cheveux de couleur si vive. J’en croise de temps en temps au royaume mais c’est pas ce qui ressort le plus. »

     

    Anda soupira légèrement en souriant.

     

    « - Ah, j’avais eu peur que ça te plaise pas non plus. 

    - Bah, j’ai pas vraiment à juger. »

     

    Il haussa les épaules. Et puis en analysant un peu, il tiqua.

     

    « - Non plus ? Des gens t’ont dit qu’ils n’aimaient pas ? Qu’est-ce que ça peut bien leur faire ? »

     

    Anda eu envie de rire tellement la remarque était pertinente. C’était exactement ce qu’elle avait pensé lorsque son père avait montré son désaccord.

     

    « - Des gens pas vraiment, c’est juste mon père qui n’apprécie pas bien…

    - Oh, pourquoi ça ?

    - Il n’aime pas qu’on se fasse remarquer pour rien.

    - Se faire remarquer ? Tu ne vas pas te faire remarquer plus que n’importe qui juste parce que t’as des cheveux qui pètent les yeux, enfin disons que c’est rien de grave… »

     

    Anda sourit doucement.

     

    « - Oh je sais bien, mais c’est mon père. Il aime sa vie au calme et ne veut pas attirer l’attention, c’est juste comme ça… »

     

    Du moins, c’est ce qu’elle avait toujours pensé. Mais il était tellement à cheval sur ce point que la remarque de Cassian résonnait bizarrement en elle. Il fallait dire qu’elle aimait sa petite vie tranquille, elle aussi, et n’avait jamais cherché à faire les choses autrement. S’installer au royaume ? Chez elle, ses voisins n’étaient pas à moins de cinq-cents mètres de sa maison. Elle n’osait imaginer comment les habitations étaient disposées aux alentours du palais.

     

    « - Mais tu sais… j’en ai vu des gens, avec des énormes moumoutes en guise de manteau, avec des boucles d’oreilles si longues qu’elles traînaient par terre, ou même avec des jupes transparentes en forme de paraboles…

    - Nooon ?

    - Si si, j’te jure ! Des trucs affreux ! »

     

    Chapitre 4 - Nyrden

     

    Cassian se mit à rire, guettant les expressions d’Anda. C’est qu’il essayait de la distraire à coup sûr.

     

    « - Alors franchement, tes cheveux à côté se fondent bien dans le décor. »

     

    Elle le remercia silencieusement, se fendant d’un sourire sincère. Mais autre chose trottait dans la tête du jeune homme, si bien qu’il ne put s’empêcher d’être curieux de nouveau.

     

    « - Mais tu habites où, en fait ? »

     

    Elle le regarda étrangement. Jamais elle n’avait eu à répondre à cette question. Les personnes qui avaient compté dans sa vie connaissaient sa maison depuis longtemps, et pour le reste, il n’avait jamais été question de faire visiter l’endroit. Elle chercha ses mots, comme si elle s’apprêtait à révéler un lourd secret alors qu’il ne s’agissait que de l’emplacement de son espace de vie.

     

    « - Dans un coin vachement reculé de la forêt par rapport au royaume, je ne sais pas si tu connais, à côté du grand lac… 

    - Ah oui effectivement, pour être reculé… c’est reculé. »

     

    Cassian avait étudié tout ce qu’il pouvait concernant le royaume, même si ça ne l’intéressait pas réellement. La géographie, l’histoire, la royauté… tout y était passé.

    Il finit par hausser les épaules. Le père d’Anda devait simplement aimer la liberté et la nature au point d’élever sa fille, raffolant des mêmes valeurs, au loin. Enfin au loin, ils n’étaient pas coupés de tout non plus. Ne souhaitant pas montrer son côté perplexe, Cassian reprit l’observation du voisinage et incita Anda à en faire de même, ce qu’elle fit sans se faire prier. Elle aimait ces petits moments.

     

    Ils passèrent l’après-midi ainsi, dans une complicité certaine, renforcée lorsqu’ils décidèrent de voler discrètement des pâtisseries laissées sur le rebord d’une fenêtre pour qu’elles y refroidissent un instant. Anda regrettait un peu de ne pas avoir pris le baluchon que son père lui avait proposé à midi. Mais un peu, seulement.

     

    Lorsque le jour se mit à tomber, elle prit poliment congés auprès de Cassian, sans se demander si elle allait le revoir ou non. Elle n’avait pas plus envie de s’encombrer l’esprit avec ça que la veille, et laissait volontiers les choses se faire. Si elle le revoyait, ça pouvait être positif, et si elle ne le recroisait pas, chacun poursuivrait sa route sans regret.

     

    Chapitre 4 - Nyrden

     

    De retour dans sa forêt, Anda pris le temps, comme à son habitude, d’apprécier à sa juste valeur le calme de l’endroit. Après quoi elle monta dans la petite maisonnée, mais ne décela aucun bruit. Elle passa la tête dans la cuisine, mais elle était vide. A tout hasard, elle alla au dernier étage, voir si son père avait décidé de dormir un peu. Mais l’endroit était silencieux également. Sachant où il pouvait être en dernier recours, elle redescendit et se dirigea vers le lac. Le temps que son petit manège lui prit permit à la nuit de se faire entièrement sa place.

     

    « - Ah, salut ma puce ! 

    - Salut papa ! C’est bizarre de ne pas te voir derrière les fourneaux à cette heure-ci. »

     

    L’intéressé partit dans un franc rire. C’est qu’elle n’avait pas tout à fait tort, la petite Anda.

     

    « - Je me suis dit que ça pouvait être sympa de faire quelque chose au feu, ce soir… »

     

    Ce à quoi sa fille acquiesça avec un sourire certain. Mais ce sourire-là finit par se dépeindre lentement. Partager un moment avec son père lui rappela ses interrogations et celles de Cassian sur la discrétion que Revan aimait tant, et qui lui avait jusqu’à présent paru si naturelle…

     

    Pour la première fois de sa vie, Anda doutait.

     

     

    Chapitre 4 - Nyrden

     


    2 commentaires
  • Il fallut à Sera se rendre à l’évidence : si elle voulait trouver l’homme de ses rêves, et ce en arrivant à tomber sur lui dans un bref délai de prélassement dans le quartier, il allait falloir qu’elle assure. Et assurer, pour Seraelle, ça voulait dire être si présentable que ledit homme ne pouvait pas lui résister. Alors un matin, elle décida de se mettre au sport. Ou du moins, à la course tranquille. Mais une Sera sur un tapis de course était aussi dégourdie qu’une Judie dans la même situation.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Tandis que son frère se concentrait toujours et peu plus dans les coups bas qu’on lui demandait de réaliser. S’il se sentait plus libre et satisfait de progresser dans ce genre de tâches, il n’en revenait pas moins éreinté le soir (ou plutôt la nuit), à la maison. D’ailleurs, il écopait d’une nouvelle promotion.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    C’est en allant se coucher qu’il fut immédiatement réveillé par Sera, qui se mit à tournoyer dans des étoiles. Fini les devoirs qu’elle redoutait ! Il était temps de passer aux choses sérieuses.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    - Alors, tu as décidé d’arrêter de te comporter n’importe comment ?

    Sera resta figée. Cette voix encore ? Elle soupçonna son frère de vouloir lui faire une mauvaise farce, alors pour faire bonne figure, elle haussa les épaules et sortit de la chambre.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Elle retrouva sa mère dans le salon, occupée à régler un souci de programmation récalcitrant. Quand elle s’aperçu du changement, Judie félicita sa fille avec enthousiasme.

    - Alors… que vas-tu faire de ta vie ?

    Sera trouva son entrain un peu précipité, et fit une moue indécise. Il fallait savoir qu’elle avait développé un certain goût pour la paresse.

    - Je ne sais pas… je n’ai pas vraiment de passion. On peut travailler en faisant ce qu’on aime ?

    - Bien sûr !

    - Mais je ne sais pas ce que j’aime.

    - Et la cuisine ?

    Il était vrai qu’en dehors des hommes à chasser et des poissons  à faire cuire au feu de camp, Seraelle n’éprouvait pas un goût prononcé pour grand-chose.

    - Pourquoi pas. Ils cherchent des cuistots en ville tu crois ?

    - Suffit de regarder des petites annonces, ma chérie.

    Alors ladite chérie soupira, mais procéda. Rapidement, elle trouva ce qu’elle cherchait. Sera grimaça en voyant à quel échelon elle devait forcément démarrer.

    - C’est la vie, ma grande.

    Le niveau de maîtrise en cuisine demandé pour ce poste étant déjà fortement atteint, Sera voulu se concentrer sur la mixologie qu’elle ne connaissait pas, et qui était également nécessaire.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    - Hé bien, tu pourrais le faire avec le sourire ?

    Sera sursauta une nouvelle fois. Personne n’était en sa compagnie dans le second niveau de sous-sol. Son frère ne pouvait lui faire peur, elle en était certaine.

    - C’est qui qui cause ?

    - Le jeu.

    - … Hein ?!

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Perplexe au plus haut point, Sera remonta deux étages en criant le nom de sa mère.

    - Tu veux réveiller ton père et ton frère ou quoi ?

    - M’en tape ! C’est quoi cette histoire ?!

    A partir de là, Judie prit le temps de tout expliquer à sa fille. Le jeu, son emprisonnement, la raison des indices, le besoin d’avancer…

    - Et si je peux l’entendre moi aussi maintenant, c’est parce que… ?

    - Alors là… bonne question.

    - Parce que je t’ai choisie pour succéder à ta mère. Faut se faire une raison, elle n’est pas éternelle.

    - Subtile.

    - Je sais.

    La mère comme la fille levèrent les yeux au ciel. Ce qui était sûr, c’est qu’elles avaient le même tempérament et que Sera allait aussi bien s’entendre avec le jeu que l’avait fait Judie.

    - Bon… C’est pas le tout, mais le dernier indice n’a toujours pas été résolu.

    - T’avais pas dit que y’avait rien à résoudre immédiatement ?

    - Si mais… ça me tracasse.

    Sera prit une inspiration.

    - Bon, allez, redonne-la moi, que je t’aide.

    - « Le Janimju n’est pas infini. Lorsque tout le travail sera accompli, le neuf ou le douze sera sorti »… Les chiffres, on sait lesquels c’est. Le fait que le jeu soit limité, c’est plus ou moins clair, mais le travail, j’ai pas réussi à définir duquel il s’agissait.

    Sera plissa les yeux quelques instants.

    - … Okay.

    Et elle quitta la pièce. Judie resta bête un moment, avant de s’adresser au Janimju.

    - T’as compris un truc toi ?

    - Non.

    - Tu m’aides vraiment pas…

    Sans plus de nouvelles de sa fille, Judie finit par aller se coucher. Pendant que Seraelle fit le tour du quartier en mode « freehug » pour rechercher l’homme de sa vie sans le crier cependant.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Au petit matin, elle croisa une bouille qui lui plut beaucoup. Mais au détour d’une conversation, elle apprit que monsieur était toujours au lycée. Résignée, elle s’en alla à sa première journée de travail.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Un autre qui était rarement à la maison depuis un moment également, était Cloud, qui en plus de devoir tester ses tours de passe-passe sur le voisinage, appréciait manger par lui-même, au calme, lorsque personne n’était dans l’espace public pour le déranger. Ce qui rappelait une certaine Judie, à son arrivée dans le jeu. On était un Templeton, ou on ne l’était pas.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Au final, le plus discret des quatre était monsieur J, qui pourtant en avait marre de tout. Même en décrochant une promotion plus du tout espérée, il n’arrivait pas à retrouver le sourire. Il était fatigué, se sentait vieux et inutile. Il n’appréciait plus sa participation et souhaitait démissionner sans en avoir le pouvoir.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Mais un faible instant, une lueur d’espoir et de bonheur se fit son chemin jusqu’à lui. Oui, Judie rentra peu après avec une nouvelle promotion aussi, et surtout la dernière. Il la félicita, avant de partir à la pêche, seule activité qui le détendait un peu.

    Judie s’installa à table, fière d’elle, rejoignant sa fille qui remontait du sous-sol avec son poisson grillé par ses soins.

    - Bravooo !

    Les deux dames de la famille sursautèrent par réflexe.

    - Ah ! Tu vas nous en dire plus ?

    - Je ne sais pas…

    Judie fit la moue, avant d’aller chercher le plateau et de lancer les dés, afin de voir si la fin de son travail générait un neuf ou un douze. Mais aucun n’apparut, et encore une fois le silence régna.

    - Conséquence ?

    - Non.

    - Pourquoi ?

    - Parce que le plateau n’est pas en mesure de réagir.

    - … C’est-à-dire ?

    - Que toutes les conditions ne sont pas remplies.

    Judie ouvrit la bouche sans savoir quoi répliquer. Mais c’était sans compter sur Sera qui fut soudainement affublée d’une confiance étonnante.

    - S’il ne veut pas t’aider, moi je peux.

    - Tiens dont ?

    - Ouais, j’attendais juste confirmation de ce à quoi je pensais… pour le travail, on parle bien du travail qui nous permet de vivre, pas d’entourloupe là-dessus ?

    - Exact.

    - Bon, ben en fait il faut juste finir toutes les offres proposées par le Janimju.

    Judie resta bête. Toutes les offres ? Elle serait morte bien avant ! Désemparée, elle déglutit avec hésitation.

    - Et c’est pour ça que ça parle de limites. On a appris ça à l’école, ce monde est effectivement plutôt restreint, pour un jeu.

    - Hey !

    - Roh ça va.

    Judie soupira.

    - Bon, ben ça fait déjà au moins carrière, avec moi.

    - Attention les filles, c’est une offre par personne !

    C’était le coup de grâce. Judie ne pensait même plus à elle, mais à toutes les personnes qui allaient la suivre dans cette galère, coincées ici, jusqu’à ce que le jeu veuille bien les délivrer. Au moins, tout était clair.

    Tout, même sa vie finalement bien remplie que la faucheuse décida de prendre cette nuit-là.

     

    Chapitre 22 - les tambours 

    C’est à trois qu’ils se retrouvèrent au levé, à se disputer l’événement. Si Sera avait supplié l’entité destructrice du jeu de bien vouloir épargner sa mère encore un peu, c’était sans compter sur monsieur J, si mal luné, qu’il passait son chagrin sur sa fille en l’accusant de ne pas avoir été assez convaincante. Mais que pouvait-on contre la fatalité ?

     

     

    Chapitre 22 - les tambours

     


    votre commentaire
  • Doucement, Andafae s’éveilla dans un lit on ne peut plus confortable. Elle ne savait pas encore quelle heure il était, mais de nouveau, une agréable odeur entrait par les fenêtres de sa chambre. Elle profita encore un peu du moelleux de sa couverture, de cette agréable sensation de pouvoir traînasser entre les draps chauds et frais à la fois, et l’idée de pouvoir se lever lorsqu’elle le souhaitait. Mais son ventre finit par lui rappeler qu’il n’avait rien eu à se mettre sous la dent depuis un peu trop longtemps à son goût.

     

    Elle sortit de sa chambre et se retrouva entre les quelques principales pièces de cet étage, à l’air libre. Se sentir libre ainsi et pouvoir apprécier le vent et les senteurs de la nature la ravissait. Mais ce qui retint plus particulièrement son attention fut son père, assis à la petite table qu’ils partageaient chaque jour, se délectant d’une assiette de saumon qu’il avait certainement préparé peu avant.

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    Lorsqu’il vit sa fille, Revan s’exclama qu’elle soit enfin debout.

     

    « - Quelle heure est-il ?

    - Treize heures !

    - … Ah ! »

     

    Encore une fois, les fées avaient de drôles de besoins. Elles pouvaient se contenter de dormir de simples petites heures, tout comme passer une demi-journée au lit était naturel.

    En entendant le ventre d’Anda émettre un son douteux, Revan désigna la cuisine.

     

    « - Il y a un plat qui t’attend sur le comptoir. »

     

    S’en suivit un clin d’œil accompagné d’un sourire. Il savait que sa fille aimait les bons petits plats qu’il préparait, et la connaissait gourmande. D’ailleurs, la première chose qu’elle fit en s’installant face à lui, fut d’apprécier l’odeur que l’assiette dégageait. Un délice pour le nez, qui avait droit lui aussi à un moment de douceur.

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    « - Alors c’est le rouge, cette fois ? »

     

    Anda écoutait à moitié son père, tant elle se sentait appelée par le contenu de son plat.

     

    « - Hum, rouche ? … Ah, les chveux ? »

     

    Revan acquiesça avec une moue accusatrice. Il n’aimait pas la voir s’empiffrer ainsi, mais devait se rendre à l’évidence : elle n’avait pas dû manger depuis une journée au moins.

    Anda haussa les épaules.

     

    « - Ouais, ch’aime bien. Chuper bon ton saumon ! »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    Revan n’aimait pas les cheveux de sa fille ainsi. Qu’elle les éclaircisse, les fonce, leur donne des mèches ne le dérangeait pas, mais les couleurs vivent, il n’approuvait pas. Et pour le coup, le rouge était particulièrement agressif, d’autant qu’elle assortissait son maquillage à ses cheveux. Mais il fallait bien que jeunesse se fasse, pas vrai ?

     

    Anda jaugea la réaction de son père.

     

    « - T’aimes pas, hein ? 

    - Non. »

     

    Sa rapidité de réponse était sans équivoque. Mais il ne souhaitait pas engendrer un débat stérile qui ne pouvait que les fâcher. Alors il n’ajouta rien. Malheureusement, c’était sans compter sur Anda et son mauvais caractère. Ça, il ne pouvait pas dire qu’elle le tenait de lui.

     

    « - Qu’est-ce que ça peut bien te faire que j’aie les cheveux rouges ? C’est pas toi qui les porte, si ? »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    « - Tu sais bien que je n’aime pas qu’on se fasse remarquer quand c’est inutile. Et j’apprécierais que tu me parles autrement. »

     

    Anda soupira nonchalamment.

     

    « - J’suis sûre que maman aurait aimé. »

     

    A l’évocation de ce mot, l’expression de son père changea. De l’étonnement ? De la colère ?

    Il leva la main et pointa un doigt accusateur vers sa fille, qui n’était pas certaine de redouter ce qu’il avait à lui dire.

     

    « - Laisse dont l’âme de ta mère en paix. Rien ne te permet de savoir qu’elle aurait apprécié ou non tes décisions, même si nous ne parlons que d’une couleur de cheveux. »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    Anda accusa le coup. Effectivement, la conversation devenait grotesque, et elle savait qu’elle n’y était pas pour rien.

     

    « - … C’était stupide. Pardon. »

     

    Elle était un peu comme ça aussi, Anda. A regretter ses paroles. Que ce soit pour des situations sérieuses, ou des querelles avec un papillon. Et puis elle savait que son père n’aimait pas qu’elle évoque sa mère ainsi pour rien. Il fallait dire qu’elle ne l’avait jamais connue, et que même si le paternel lui avait un peu parlé d’elle lorsqu’elle était enfant, il restait toujours assez fermé sur le sujet.

     

    Le positif dans tout ça, c’est qu’elle s’entendait étonnement bien avec son père, puisqu’ils finissaient toujours par convenir que ça ne servait à rien de s’énerver.

    Après quelques minutes silencieuses à écouter  le bruit du vent dans les feuilles, Revan esquissa un sourire.

     

    « - Alors, qu’as-tu de prévu pour aujourd’hui ? »

     

    Ça n’était pas utile de pousser le débat coloré plus loin, il le savait bien. Autant passer à plus pertinent, même s’il se doutait de la réponse de sa fille. Celle-ci hésita, mais elle souriait également.

     

    « - Certainement retourner dans l’autre monde, j’étais assez distraite hier et je n’ai pas totalement profité de mon observation. Trop de papillons, tu sais ce que c’est… »

     

    Revan se mit à rire. Il reconnaissait bien là sa fille. Il savait qu’il allait être bon de parler de son avenir avec elle, un jour où l’autre, mais elle n’avait que dix-huit ans. Alors, si elle voulait profiter un peu… il ne souhaitait pas s’y opposer pour le moment.

     

    « - Amuse-toi bien alors. Tu as besoin que je prépare un petit quelque chose à prendre avec toi ? Tu sais, au cas où ton ventre ne soit pas rassasié...

    - Haha, merci papa mais ça ira. Je ne pense pas y passer la nuit de toute façon. »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    La journée étant déjà bien entamée, Anda se dépêcha un peu. Elle se débarbouilla, remis de l’ordre dans ses cheveux et se maquilla comme à son habitude. Et après avoir envoyé un bai.ser à son père, elle passa à travers l’arbre. Qui savait ce que lui réservait Willow Creek ce jour-là ?

     

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     


    votre commentaire
  • Seraelle aimait passer du temps au sous-sol pour faire cuire elle-même son poisson. Outre le fait que ça la détendait un peu, de rester devant le feu et l’écouter crépiter, elle savait bien que sa mère ne serait pas là toute sa vie pour lui préparer le repas sur le grill. Alors il fallait qu’elle s’entraîne. Et puis, en dehors de chasser les garçons dans le quartier, c’était bien une des seules choses qu’elle appréciait réellement.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Le seul problème résidait dans le fait qu’elle avait autant de chance que sa mère en ce qui concernait le feu. Et bien souvent, elle enflammait la lampe qui trônait juste au-dessus du petit tas de bois. Il fallait dire aussi qu’un vieil indice n’arrangeait pas la propagation des flammes.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    En tous cas, la chose n’ébranlait pas la bonne humeur du moment de Judie et monsieur J qui, lorsqu’ils ne traînaient pas dehors, passaient du temps à jouer aux échecs. En toute simplicité, pour s’amuser.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Et il était presque ironique de voir à quel point l’âge les avait rapprochés. A l’inverse, dans son ancienne vie, les années avaient donné à Judie de quoi être de plus en plus aigrie. Si elle gardait un certain tempérament, il était certain que la chose était cette fois bien plus positive.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Le soir suivant, elle rentra avec une promotion.

    - Allez, tu y es presque !

    - Comment ça ?

    - Ben, en haut de ta boite !

    - C’est de ce travail dont tu parles dans ton indice ?

    - Plus ou moins.

    - C’est encore bien clair, tout ça…

    En tous cas, les différentes parties dudit indice commençaient à avoir un sens.

    - Les chiffres sont ceux de mon emprisonnement, le travail… possiblement le mien, et le fait que ce ne soit pas infini… bon, c’est encore flou.

    - Tu marmonnes dans ta barbe ?

    - …

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Non, Judie ne comprenait pas tout, mais sentait qu’elle était sur le bon chemin. En tous cas, savoir que sa récente promotion avait plu au jeu était un point positif. Le point qui l’était un peu moins était l’attitude de Sera, qui s’évertuait à ne travailler que lorsque ça l’arrangeait. Il y avait des matins où elle sortait même sans être habillée, afin de ne laisser filer personne. Même s’il s’agissait de femmes à qui elle pouvait demander où était la gente masculine. Et celle de qualité, s’il vous plaît.

    - Peut-être a-t-elle pris un peu de toi, ta fille ?

    Judie haussa les épaules sans montrer qu’elle boudait. Elle ne comprenait pas sa fille et se demandait bien comment elle allait se comporter une fois que monsieur J et elle-même ne seraient plus là. Dans l’hypothèse bien entendu, où le dernier indice ne la délivrait pas.

    - Je ne cherchais pas les hommes comme elle le fait.

    - Non, mais elle est difficile.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Dans l’espoir d’une aide qu’elle pouvait recevoir, Judie demanda à son compagnon de lancer les dés, puisque c’était son tour. Mais le jeu ne réagit pas. Levant un sourcil, Judie resta perplexe.

    - Euh…

    Monsieur J haussa les épaules.

    - Peut-être que je ne les ai pas assez mélangés…

    Connaissant l’expérience de forcer les lancés de dés, Judie hésita à lui demander de renoncer. Mais c’était bien la première fois qu’aucune réaction ne se faisait savoir. Elle était perdue.

     Mais la nouvelle tentative ne changea rien. Le jeu refusait de réagir.

    - … Bah !

    Judie s’empara du plateau, le secoua légèrement, et regarda même en dessous un quelconque élément qui pouvait les aider à comprendre. Mais rien. Elle attendit quelques longues secondes, de voir si une conséquence néfaste arrivait, mais encore une fois, le silence s’empara de la pièce.

    Alors elle finit par lever les bras en signe d’impuissance.

     

    Judie se focalisa sur le fait de terminer de grimper les échelons de son entreprise, puisque ça lui paraissait nécessaire à la réalisation de son indice récalcitrant. Alors des heures durant, elle resta sur l’ordinateur, à programmer et jouer comme on le lui demandait au bureau. A tel point que la machine voulu rendre l’âme. Mais c’était sans compter sur Judie, déterminée au point de la réparer lorsque c’était nécessaire.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Pour la première fois depuis qu’il avait décroché son boulot d’adulte, Cloud revint un soir avec une promotion. Il fallait dire qu’il se donnait corps et âme à la réalisation des tâches qui lui incombaient, et la chose lui plaisait.

    Ce que Judie ne comprit pas, fut l’enthousiasme du jeu face à cette nouvelle…

     

     

    Chapitre 21 - les tambours

     


    votre commentaire
  • Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits


    votre commentaire