• Chapitre 21 - les tambours

    Seraelle aimait passer du temps au sous-sol pour faire cuire elle-même son poisson. Outre le fait que ça la détendait un peu, de rester devant le feu et l’écouter crépiter, elle savait bien que sa mère ne serait pas là toute sa vie pour lui préparer le repas sur le grill. Alors il fallait qu’elle s’entraîne. Et puis, en dehors de chasser les garçons dans le quartier, c’était bien une des seules choses qu’elle appréciait réellement.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Le seul problème résidait dans le fait qu’elle avait autant de chance que sa mère en ce qui concernait le feu. Et bien souvent, elle enflammait la lampe qui trônait juste au-dessus du petit tas de bois. Il fallait dire aussi qu’un vieil indice n’arrangeait pas la propagation des flammes.

     

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    En tous cas, la chose n’ébranlait pas la bonne humeur du moment de Judie et monsieur J qui, lorsqu’ils ne traînaient pas dehors, passaient du temps à jouer aux échecs. En toute simplicité, pour s’amuser.

     

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    Et il était presque ironique de voir à quel point l’âge les avait rapprochés. A l’inverse, dans son ancienne vie, les années avaient donné à Judie de quoi être de plus en plus aigrie. Si elle gardait un certain tempérament, il était certain que la chose était cette fois bien plus positive.

     

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    Le soir suivant, elle rentra avec une promotion.

    - Allez, tu y es presque !

    - Comment ça ?

    - Ben, en haut de ta boite !

    - C’est de ce travail dont tu parles dans ton indice ?

    - Plus ou moins.

    - C’est encore bien clair, tout ça…

    En tous cas, les différentes parties dudit indice commençaient à avoir un sens.

    - Les chiffres sont ceux de mon emprisonnement, le travail… possiblement le mien, et le fait que ce ne soit pas infini… bon, c’est encore flou.

    - Tu marmonnes dans ta barbe ?

    - …

     

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    Non, Judie ne comprenait pas tout, mais sentait qu’elle était sur le bon chemin. En tous cas, savoir que sa récente promotion avait plu au jeu était un point positif. Le point qui l’était un peu moins était l’attitude de Sera, qui s’évertuait à ne travailler que lorsque ça l’arrangeait. Il y avait des matins où elle sortait même sans être habillée, afin de ne laisser filer personne. Même s’il s’agissait de femmes à qui elle pouvait demander où était la gente masculine. Et celle de qualité, s’il vous plaît.

    - Peut-être a-t-elle pris un peu de toi, ta fille ?

    Judie haussa les épaules sans montrer qu’elle boudait. Elle ne comprenait pas sa fille et se demandait bien comment elle allait se comporter une fois que monsieur J et elle-même ne seraient plus là. Dans l’hypothèse bien entendu, où le dernier indice ne la délivrait pas.

    - Je ne cherchais pas les hommes comme elle le fait.

    - Non, mais elle est difficile.

     

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    Dans l’espoir d’une aide qu’elle pouvait recevoir, Judie demanda à son compagnon de lancer les dés, puisque c’était son tour. Mais le jeu ne réagit pas. Levant un sourcil, Judie resta perplexe.

    - Euh…

    Monsieur J haussa les épaules.

    - Peut-être que je ne les ai pas assez mélangés…

    Connaissant l’expérience de forcer les lancés de dés, Judie hésita à lui demander de renoncer. Mais c’était bien la première fois qu’aucune réaction ne se faisait savoir. Elle était perdue.

     Mais la nouvelle tentative ne changea rien. Le jeu refusait de réagir.

    - … Bah !

    Judie s’empara du plateau, le secoua légèrement, et regarda même en dessous un quelconque élément qui pouvait les aider à comprendre. Mais rien. Elle attendit quelques longues secondes, de voir si une conséquence néfaste arrivait, mais encore une fois, le silence s’empara de la pièce.

    Alors elle finit par lever les bras en signe d’impuissance.

     

    Judie se focalisa sur le fait de terminer de grimper les échelons de son entreprise, puisque ça lui paraissait nécessaire à la réalisation de son indice récalcitrant. Alors des heures durant, elle resta sur l’ordinateur, à programmer et jouer comme on le lui demandait au bureau. A tel point que la machine voulu rendre l’âme. Mais c’était sans compter sur Judie, déterminée au point de la réparer lorsque c’était nécessaire.

     

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    Pour la première fois depuis qu’il avait décroché son boulot d’adulte, Cloud revint un soir avec une promotion. Il fallait dire qu’il se donnait corps et âme à la réalisation des tâches qui lui incombaient, et la chose lui plaisait.

    Ce que Judie ne comprit pas, fut l’enthousiasme du jeu face à cette nouvelle…

     

     

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