• Chapitre 5 - 626

    Auruma était toute contente, sa chambre l’attendait déjà. Deux lits, des peluches, une salle de bain privée… que demander de mieux ?

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    Peut-être un peu plus de couleurs, certes. On a donc profité d’un jour d’école pour rendre ça un peu plus sympa pour elle. Oui, on, parce que Frédéric (oui, allez comprendre pourquoi les miens avaient des noms si… humains, sur Terre) a décidé de m’aider un peu dans la maison comme j’étais une maman plus ou moins célibataire et que j’attendais son enfant.

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    Avoir une présence masculine aidait un peu mon moral à ne pas broyer du noir. Même si, à priori, je n’aurais pas dû étant donnée mon origine.

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    - Et donc, t’es qui toi ?
    - Frédéric !
    - Mais encore ? T’es pas mon papa, si ?
    - Euh, non…
    - Pourtant t’es violet, toi aussi.

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    - Si j’étais ton père, tu serais entièrement Sixamienne, ma p’tite.
    - Ah ouais d’accord ! C’est pas faux. Mais sinon tu fais quoi ici ?
    - Avec ta maman on a décidé de te donner un petit frère ou une petite sœur.
    - Sérieusement ?
    - Oui, elle est enceinte.
    - Mais elle te connait d’où ?
    - Du travail.
    - Okay… et donc tu vas rester à la maison ?
    - Pour un moment, oui.
    - Cool !

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    - … Non mais sans rire, c’est qui celui-là ?

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    Ma belle Auruma était heureuse. Elle faisait presque sérieusement ses devoirs, puisqu’elle surveillait Fred du coin de l’œil…

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    Elle aimait beaucoup faire la pitre avec lui, aussi. Surtout dans la piscine.

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    Et quand elle était supposée aller se coucher, elle préférait se glisser dans le jardin en douce, pensant que je ne la voyais pas, pour jouer à l’explorateur de l’espace. Peut-être pour se sentir plus proche de moi, allez savoir…

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    A part ça, Frédéric était très serviable. Il aidait beaucoup dans la maison et améliorait même la plomberie pour qu’elle casse moins, sans que je ne lui demande rien.

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    Tandis que je passais mon temps à péter des câbles à cause de la grossesse.

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    Au travail, il y avait régulièrement de nouveaux collègues. Même des Sixamiens, depuis peu.

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    Mais c’était quand même plus amusant de passer ses nerfs sur les anciens.

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    Même si ça mettait du temps à faire effet…

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    Journal de bord, ici Gamora 626. Les améliorations faites par les humains sur nos armes sont étonnantes. Je ne sais pas si je peux avoir la possibilité de vous envoyer un prototype, mais je le ferais à la première occasion.

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    Alors que je m’occupais de mon jardin, j’ai senti que c’était le moment.

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    J’ai donc demandé à Frédéric de m’emmener à l’hôpital, mais il a paniqué encore plus que moi une fois sur place, à cause du fait qu’il avait oublié son déguisement…

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    Y’avait une nouvelle secrétaire, pas encore au téléphone celle-là…
    - C’est pour un accouchement ?
    - Non, c’t’à dire que j’étais dans mon jardin, et là y’a une pastèque qui a décidé de se téléporter dans mon ventre, v’voyez !
    - …
    Pas plus intelligente, pas contre.

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    Le problème, c’est que j’avais oublié d’en avertir mon patron. Du coup, mes collègues sont venus me chercher alors que je me dirigeais vers la salle d’accouchement, et j’ai passé la journée à avoir des contractions. Fun, non ?

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    Ils m’ont proposé de me ramener à l’hôpital à dix-neuf heures, où Frédéric m’attendait toujours… sauf qu’ils m’ont déposée directement chez moi. J’ai donc eu mon bébé « à l’ancienne », comme ils disent…

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    Journal de bord, ici Gamora 626. Je vous informe que j’ai eu une seconde petite fille, Ketera.

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    - … Allo Frédéric ? Tu es toujours à l’hôpital ?

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    - Ben oui, c’est-à-dire que j’ai été ramenée à la maison en fait !

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    - Et puis ben, je viens d’avoir ta fille, hein. Oui c’est ça, à tout de suite !
    C’était pas bien futé les Sixamiens, des fois.

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    Il tenait à rester à la maison encore quelques temps, pour pouvoir s’occuper de Ketera, m’aider et tout ça. Du coup j’en ai profité pour faire plus ample connaissance avec mes autres collègues aliens du boulot, qui eux s’assumaient un peu plus, comme cet Hugo à qui je plaisais bien.

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    Et entre temps, je mettais au point une machine à cloner, même si ça ne marchait que sur des fruits pour le moment… pas très utile.

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    Et tandis qu’Auruma passait presque tout son temps sur le bateau-fusée à faire des cascades qui m’auraient fait dresser les poils si j’en avais…

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    … Ketera sortait de son berceau !

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    Du coup, j’ai laissé les filles s’accoutumer l’une à l’autre un petit peu… en invitant Hugo, parce que j’avais toujours une mission à remplir. Fort heureusement, les Sixamiens n’étaient pas forcément attachés à leurs partenaires comme les humains, donc pas de souci de ce côté-là.

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    Journal de bord, ici Gamora 626. Je crois que je deviens douée.

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    - Alors frangine, t’as aimé dormir dans ton nouveau lit ?
    - Oui, il est tutafey confortable ! Mais très rose, par contre.
    - Ah ça…

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    - Mais sinon euh… t’as pas un déguisement toi aussi ? Non parce que j’ai rien dit à Fred, mais c’est quand même un peu flippant la boule à zéro, les zoreilles pointues et tout…

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    - Comme ça c’est mieux ?
    - Ah ben voilà, tu gères !
    - Mais, et maman ? Elle te fait peur ?
    - Ah non, maman c’est maman, je l’aime trop !

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    Il y avait de l’ambiance à la maison. Frédéric restait encore dans les parages pour connaître un peu sa fille, et Hugo attendait que j’arrive à terme. Ça donnait des fois des situations assez étranges, où l’on pouvait dire « tel père, telle fille ». Bon par contre, je doutais que se trouver si proche de la télévision fut une si bonne chose.

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    Au boulot, il y avait des hauts et des bas. Là par exemple, on me demandait de fixer ces choses métalliques, pour je ne savais encore quelle raison.

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    Donc quand je m’ennuyais, je gelais de nouveau des collègues. Héhéhé.

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    Oh puis y’avait une nouveauté, je pouvais changer leurs fringues !

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    Et pouf, un débile en pyjama.

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    Je ne savais pas ce qu’il avait à se trouver sexy dans cet accoutrement par contre, mais ça y allait… et moi j’avais de plus en plus de mal à remplir mes journées comme il le fallait.

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    Tellement qu’en rentrant, je n’ai pas eu le temps d’aller jusqu’à mon lit, que je m’écroulais complètement. Journal de bord, ici Gamora 626. Être enceinte est un véritable défi.

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    J’ai à peine eu le temps de me relever pour me coucher que j’ai fait une flaque. Du coup on a filé à l’hôpital, cette fois aucun risque que mon patron râle puisque c’était la nuit. Ceci étant, c’était Hugo qui me prenait la tête à paniquer.

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    Le moment où j’ai moi-même manqué de paniquer, c’est quand je me suis rendue compte que le médecin occupé de m’accoucher n’était autre que la secrétaire du bâtiment lors de ma grossesse précédente.

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    - Hé mais attends, elle sait c’qu’elle fait ?!
    - Certainement, depuis un an… m’enfin tu m’aides pas, là.
    - Ah, pardon !!
    - Détendez-vous tout va bien se passer, j’ai pas arraché de cœur pendant un accouchement depuis une semaine au mois !
    - …

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    Journal de bord, ici Gamora 626. Plus de peur que de mal, j’ai accouché d’un petit Arkano.

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    - … C’est normal que ton ventre n’ait pas du tout dégonflé ?

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    - Oui tu vois, c’était juste un bug.
    Voilà, j’avais donc déjà trois enfants, dont deux Sixamiens qui allaient pouvoir étendre notre espèce avec le temps. J’avais encore un congénère parmi mes collègues à qui j’allais pouvoir demander de l’aide dans ma tâche, mais rien n’y faisait. Il y avait un vide qui se créait petit à petit en moi, pauvre petite expérience qui n’aurait jamais dû connaître ça. Maudits scientifiques.

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