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Chapitre 23 - les fruits
Lorsque j’ai eu terminé de m’occuper du jardin (je savais pas vraiment si c’était fun ou pas, ce machin là…) j’ai vu Samuel traîner devant la maison avec une petite mine.
Je l’ai invité à venir à la maison pour se changer les idées et m’expliquer un peu ce qui lui arrivait. Alors, certes, cher jury, nous nous étions rencontrés très peu auparavant. Mais moi, je l’aimais bien (pour le peu qu’on s’connaissait) et surtout, je me rajeunissais pas ! Pourquoi donc cracher dessus ? C’était pas un laideron, en plus. Bref, il m’expliqua que ses parents l’avaient viré de la maison parce qu’il leur avait parlé de moi et que d’après eux, avec nos fruits, on était pire que tarés. Oui, bon, c’était pas totalement faux…
J’ai voulu le rassurer, en lui disant que c’était qu’à moitié vrai (ahem, okay…) et qu’il valait mieux qu’on soit comme ça mais heureux plutôt que coincés du cul et malheureux. Et que s’il voulait faire partie de la famille, on n’allait certainement pas cracher dessus (oui bon, surtout moi).
Et puis bon, à force de causer, j’me suis rappelée pourquoi je l’avais invité à la base… ben ouais, il me plaisait bien, le gredin. Et il avait l’air pas mal réceptif à mon intérêt. Qui est arrivé très vite, je vous l’accorde, so whaaaaaaaat ? Vous voulez que j’reste vieille fille, c’est ça ? Et que j’ai pas droit d’avoir des bébés ? Que Cerise en ait et que l’héritière soit choisie chez elle ? Avoueeeeez !
Bref, j’ai fini par lui demander carrément s’il voulait qu’on se bisoute officiellement. Devinez sa réponse ?
Et puis bon, on n’a pas trop perdu de temps…
- Bon alors, c’est qui ce p’tit bridé qui traîne dans la maison ?
(Oui, tonton Abricot squattait beaucoup ces derniers-temps… entre Kiwi et Potiron qui avaient débarqué chez lui, il en avait ras-la-casquette).- Hé les gars, vous savez que j’suis là, hein ? Le bridé, il est à moi. On touche pas.
- Mais genre… tu comptes t’en servir ou il traîne en tant qu’animal de compagnie ?
- Mais de quoi je me mêle, franchement ! Retourne chez toi le vieux.La génération d’avant pétait gravement un câble. Entre tonton qui savait plus trop c’qu’il foutait ici, et maman qui se mettait à déblatérer des trucs comme quoi la vie n’était plus c’qu’elle était…
Et qu’elle ferait tout aussi bien d’embarquer dans sa fusée avec Lucas pour ne plus jamais revenir et vivre d’amour et d’eau de tartes fraiches sur Dicron 952, moi je cherchais plus à comprendre… C’était mamie Pomme qui déteignait à fond sur elle.
J’ai donc commencé à travailler la cuisine, mais j’étais loin de pouvoir faire des tartes. Fallait bien commencer quelque part, comme on dit ! Le problème, c’est que les pets, ça allait y aller… Et avec un homme tout frais à la maison, c’était pas le plus glamour.
Avec Cerise, ça ne s’arrangeait pas tant. On faisait constamment semblant de ne pas faire gaffe à l’autre. Au moins, ça évitait les engueulades.
Bon après, fallait pas pousser mémé, j’allais pas rester à côté d’elle pour rien. Zou, et un repas d’expédié.
- Alors, la relève est assurée ?
- T’es gentil papa, j’vais pas parler de la sexualité de ma fille avec toi.
- En revanche, si tu veux discuter de celle de Cerise, y’a Lucas juste là !
- Whaaaat ?!
- Non mais non je m’en fiche.
- Ah ben tu sais, elle s’est déjà mis en tête qu’elle allait faire des bébés plus beaux que ceux de Pastèque. Alors bon, il faut bien un mâle pour ça.- Et pourtant, elle a personne en vue. J’me trompe ?
- Ah bah écoute, pas ma faute si elle sait pas se remuer le popotin celle-là…Pendant que les vieux et les fantômes se fendaient la poire, tonton Abricot a décidé qu’il était temps de rendre l’âme, pour pas dire le noyau.
Le truc c’est qu’il est resté allongé une bonne heure, comme ça…
Avant que Faufau ne décide de ramener son cul. A tous les coups, elle était en train d’pêcher de l’autre côté d’la rue, celle-là. Et pour la question, oui, on est nous aussi restées une heure à regarder tonton allongé avant que la dame en noir se pointe avec son iPad. Qu’est-ce qu’on fait pas pour la famille, hein…
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