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Chapitre 11 - les bleus
Je ne savais pas s’il fallait que je sois sur un petit nuage après tous ces mélanges d’émotions, mais une chose était sûre : je voulais savourer cette nouvelle promesse.
Nous avons fini par rentrer à la jolie cabane où maman dormait déjà à l’étage. Et l’on pouvait dire que l’ambiance était complètement opposée à celle qui nous avait amenés là quelques heures plus tôt.
Puis une chose en entraînant une autre… Nous avons fini laisser notre amour s’exprimer.
- … Et c’est là qu’il m’a demandé en mariage !
- Oooh ben tu vois ! S’il était pas digne d’une seconde chance, il n’aurait pas voulu insister comme ça.- Ouiii je sais bien mais bon !
- Allez, tout est bien qui finit bien.
- Oui. Merci maman, en tous cas.- Bon vous êtes gentils, par contre le bécotage intense en ma présence, bof hein !
Le seul souci, c’était que toutes ces émotions m’avaient complètement retournée… ou alors c’était l’air de la nature auquel je n’étais pas habituée, alors que maman se donnait du mal pour qu’on ait une maison au moins à moitié naturelle, elle y tenait.
Et puis nous avons fini par rentrer à la maison. Au moins, on disait au revoir aux moustiques, et ça, c’était bien.
Nous avons dû faire face à Lona qui a fait genre environ deux minutes et demi que maman ne lui avait rien dit pour Marc et moi.
- Aloooors, ça s’est bisouté à fond ?
- Alooooors, de quoi que j’me mêle ?Ça en a fait partir Marc qui est allé se chercher un job, à l’occasion.
- Alleeeez quoi, j’suis contente de savoir que ma petite sœur va pouvoir faire des petits bleus !- Non mais non, on dirait Grace, je me casse.
- Rooooh.Et puis en pleine nuit, j’ai entendu des pétards au-dessus de notre lit. Je me suis levée en me rendant compte que j’étais plus lourde que d’habitude, en tirant Marc de son sommeil.
Le temps qu’il émerge, j’ai eu le temps d’aller faire un petit pipi et de revenir pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Il a fait le zombie jusqu’au salon avant de capter le délire et de me dire qu’il était content, à sa façon.
Bon et puis y’avait toujours maman dans les parages pour péter l’ambiance.
Une vie plus tranquille a repris. Je pouvais écrire à la maison, ce qui m’arrangeait avec mon ventre qui grossissait à vue d’œil. Mo’at est passée une aprem, totalement en kiff sur mon bidou.
- La vache mais c’est trop cool !
- Je sais ! Et tu vas pouvoir le dire à Grace pour qu’elle se remette pas en tête de me dire des trucs encore plus dégueu que maman !- Non mais maman, tu sais, elle est juste en kiff de pouvoir avoir des petits enfants bleus ! Tu sais à quel point c’est important pour elle.
- Ouais ! Enfin, reste qu’à croiser les doigts !Quelques temps plus tard, ce fut le frère de Marc qui vint nous rendre visite. Ouais, il avait un frangin celui-là, et on pouvait dire qu’ils étaient pas moches dans la famille.
- Mais hé, tu m’avais jamais dit qu’il avait un grand frère, ton Marco… !
- Ben je l’avais jamais rencontré, figure-toi.- Et donc, tu fais quoi dans la vie ?
- J’ai un one man show !
- Ah ouais ? T’as pas le look d’un comique !- Parce que y’a un look attitré pour ça ?
- Non, enfin j’en sais rien, mais on s’douterait pas en te voyant que tu vis en faisant rire les gens !
- Hinhin…Et comme je disais co.nnerie sur co.nnerie (je peux utiliser l’excuse grossesse ?) Marc m’a prise sous le bras pour laisser son frère tranquille. Et effectivement, il fut bien tranquille avec Lona. Très tranquille, même…
- Dis-donc, ton frère et ma sœur on l’air d’avoir bien accroché, quand même…
- A fond ouais ! J’ai cru entendre qu’il l’avait emmenée au ciné et tout…
- Sérieux ?
- Mais ouais !- La vanne ! Elle a la bonne trentaine la Lona, je la vois tellement pas se taper un rendez-vous à la djeunz.
- Ah ben écoute, si ça lui plait… surtout qu’elle est tout le temps en rose. Si ça s’trouve, ça a pas trop grandi dans sa tête.- C’est sur… promets-moi qu’on deviendra pas des vieux trop vite !
- Tout ce que tu voudras ! De toute façon tu seras toujours ma jeune et jolie choupinette.
- Huhuhu grrrr coucou grand fou !
- T’as le bidou qui recommence à faire des siennes…Les mois passaient et Lona décida de fêter son anniversaire en mode alone, ni vu ni connu. Moi j’suis sûre que c’était pour se persuader qu’elle avait encore vingt ans dans sa tête, genre regardez comment j’suis d’venue trop belleuh !
Pendant que maman s’extasiait sur mon ventre en priant pour que le rejeton soit bleu.
Un soir, on a eu la visite d’Eytukan, Axelle et Arod (me demandez pas pourquoi dans la salle de bain, par contre). Le mini bleu avait vachement grandi !
Maman a pu faire connaissance avec lui, il était d’ailleurs trop mignon. Elle lui a expliqué qu’elle arrivait malheureusement au bout de sa vie mais qu’elle était heureuse du parcours qu’elle avait accompli. Et qu’elle reviendrait le voir en tant que fantôme pour lui donner des bonbons, je crois.
Comme si elle nous avait prévenus, maman s’en est allée la nuit suivante…
Et nous avons installé son urne à côté de celle de papa.
Avec le temps, je me suis mise à la cuisine, même si j’étais pas encore ultra douée et qu’en plus, c’était loin d’être pratique avec le bidou.
Jusqu’à ce qu’un matin, je me lève toute affolée, pleine de contractions.
Marc a même pas capté le bruit que je faisais, ni que je nous pondais un petit homme.
Il était tout adorable et je me sentais la plus heureuse du monde. En mémoire à Pandora et mes origines, je le nommai Toruk, comme une immense créature ailée qui peuplait l’ancienne sphère.
Et finalement, Marc a sauté du lit en mode « J’AI LOUPÉ UN TRUC J’CROIS ! », est allé prendre une douche (ouais bien sûr, ça il a le temps…) avant de se rendre compte que y’avait une crevette dans l’un des berceaux.
La phase complètement folle passée, il a capté que c’était juste son fils et que c’était la plus belle chose du monde.
Et quand je lui ai proposé de retenter, qui c’est qui était super heureux ? Allez avouez, vous aurez jamais pensé que mon Marc se révèle être aussi chou.
Ne sachant pas encore si j’étais de nouveau enceinte ou pas, la surprise qu’on a eue fut de voir Lona… transformée. Mais genre, littéralement. Apparemment, elle avait claqué tout son fric dans la chirurgie pour devenir un canon à qui Joaquin (le beau-frère) ne pouvait pas dire non.
Et devinez qui a kiffé ?
Ben ouais, ledit Joaquin. Il a pas pu dire non, quoi.
Du coup, on se retrouvait à quatre dans la grande maison, deux frangines et deux frangins, avec un début de troisième génération. D’ailleurs, ils y « pensaient », eux aussi… Faudrait pas qu’ils nous volent Toruk, par contre. Moi, j’suis bleue, et je peux mordre.
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