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Chapitre 5 - les amnésiques
- Lincoln Lincoln, j’ai un truc hallucinant à te raconter !
- Oui ma choupette ?
- Voilà, j’étais à la rivière et j’ai trouvé une lettre déchirée, et dessus y’avait écrit ce qui s’est passé à la Terre ! Tu sais, cette partie de notre tête qui nous dit qu’elle se souvient de rien ? BEN C’EST ÇA QU’ELLE RACONTE LA LETTRE !- Quoi ?! mais c’est génial !
- Mais tu comprends pas ! Il manque un bout !!
- Et alors ! Ça fait déjà un point noir de levé !- Ouais mais attends, c’est pas cool c’qui est arrivé !
- Raconte ?
- Ben y’avait des Lamas ! Mais genre, avec plein de paillettes ! Tellement qu’ils ont intoxiqué la planète !
- … Sérieusement ?
- Ouais attends, regarde la lettre !- Ah ouais… quand même. Bon. Il va falloir en toucher deux mots aux autres, et voir si on peut pas trouver le reste du papelard.
- Ben ouais mais bon, j’ai l’impression que c’est de la pure chance qui m’a fait tomber dessus, ça va pas être possible de s’mettre à parcourir chaque mètre carré du désert, voir si on le trouve. Surtout avec des gosses.- C’est pas le tout, mais n’empêche, j’suis la dernière arrivée et c’est moi qui trouve des infos, héhé.
- Redescends de ton nuage…
- Laisse mon choubidou, c’est la grossesse.Pendant que le bidou gonflait, j’ai beaucoup travaillé sur l’établi pour pouvoir développer un max le campement avant l’arrivée de la crevette. Même si j’avais des moments de flottement. Une chaise ? Un guéridon ? j’savais même plus c’que je voulais faire.
Lincoln lui, passait son temps à taper du caillou, entre deux trois allers-retours à la pêche.
Et en pleine nuit, ladite grossesse a décidé qu’elle arrivait à terme. Il était vrai que je me trimballais un machin bien balèze, alors c’était pas trop tôt.
- Pffffffff, Lincoln, ça vient ! Pffffffffffff
Heureusement, j’avais eu le temps de demander à Anya de nous confectionner des couffins, puisqu’elle avait réussi à faire les siens.- La vaaaache que ça fait mal !
- T’as b’soin d’un truc ? De l’eau ? Des serviettes ? Dis-moi !
- Hé oh c’est moi qui dois paniquer là, pas toi !- Mais où tu vaaaaaaaaas ?!
Pendant qu’il pétait un câble, moi, j’ai eu une petite fille. La première fille des campements !
Lincoln est revenu avec des assiettes de fruits (allez, pourquoi pas…) et je lui ai présenté son bout de chou. Nous l’avons appelée Clarke.
Bon par contre on n’était pas encore au point, niveau parenting, tout ça. Ah bah oui, c’était mieux de manger et rire au-dessus de bébé qui essaie de dormir plutôt que sur la table.
Ah oui parce que j’ai oublié de vous dire qu’entre deux pouponnages…
J’avais enfin fait une table et des chaises !
Et comme j’étais bien partie dans ma lancée, j’ai continué à me donner à fond avec cet établi de malheur. Mais plus je progressais, plus j’avais l’impression de ralentir dans mon élan.
Comme je passais beaucoup de temps avec ce tas de bois, Lincoln s’occupait beaucoup de Clarke.
Il adorait sa fille, et ça faisait plaisir à voir ! Après tout, tout n’était pas si négatif dans cette nouvelle vie.
Nous avons fini par inviter les voisins ! Déjà parce que ça faisait un moment qu’on ne les avait pas vus (oui, ça vagabonde pas en permanence entre les tentes, surtout avec du bricolage à faire, la pêche, les gosses…), et parce qu’il fallait causer de cette lettre. Revoir Octavia me fit énormément plaisir, et je pus enfin rencontrer Sully, le joli jeune homme avec qui elle vivait – le frère de Savannah.
Pendant que Lincoln souhaitait la bienvenue à tout le monde, moi, j’appelais les filles autour du berceau de Clarke.
Et je leur ai présenté !
- La vache, c’est rikiki !
- Et ça doit brailler tout le temps, non ?- C’est un bébé, pas une machine. Bien sûr elle pleure quand elle a faim et qu’on a zappé de changer sa couche, mais ça en vaut la peine.
- J’aimerais tellement en avoir un à moiiiii !
- Ezra n’en veut pas ?
- Je sais pas, on n’en a pas vraiment parlé. Je suppose qu’on a réussi à éviter les périodes propices…
- Dites, j’ai pas envie de savoir ce que fait mon frère sous la tente moi.On a tenté de rassembler tout le monde mais c’était pas de la tarte. Entre les garçons qui devaient discuter de trucs de mecs, Savannah et Sully trop heureux de se voir, et moi qui rassurais Octavia sur la situation… le tableau était atypique et ne se prêtait pas aux grandes révélations. D’ailleurs, Anya devait être en train de checker Caleb. Que c’était pratique, c’est camps ultra voisins.
Quand elle est revenue, Lincoln en a profité pour leur faire un topo. (et puis entre Clarke et le bricolage, j’étais tellement HS que je l’ai laissé divertir les invités pour filer sous la tente). Je crois qu’ils ne l’ont pas trop mal pris. De toute façon, en plus d’un an qu’on était là à présent, ils avaient plus ou moins tous accepté la situation et faisaient avec. Alors oui, le coup de la lettre déchiré les a rendu curieux mais pas assez pour arrêter leur train train quotidien.
Les deux frères et les deux sœurs se sont un peu éclatés pour discuter. Comme les deux lascars étaient juste devant ma tente, j’ai distinctement pu entendre Sully annoncer à Ezra qu’il voulait faire un enfant avec sa sœur. Plus subtile, y’avait mieux, mais au moins c’était dit. Je sais pas vraiment si Ezra a réussi à comprendre ce qu’il lui disait, puisque je ne l’ai pas entendu répondre. Le temps de digérer l’info, sûrement.
Les jours se multipliaient, et les chaises aussi. Et puis un soir, il m’a pris de demander à Lincoln s’il ne voulait pas remettre le couvert… peut-être que toutes ces effusions de sentiments sur les campements m’avaient retourné le cerveau, mais j’étais certaine d’une chose : je n’avais jamais été aussi heureuse depuis mon premier réveil dans la tente Alpha.
Un matin, on a entendu PLOP. Clarke était devenue trop grande pour son berceau. On s’est précipité hors de la tente, tant et si bien que Lincoln a encore bugué tellement il roupillait debout. Oh hé ! Ta fille a grandi, et elle est magnifique ! Non mais je vous jure…
En bonne Alpha, elle s’est directement mise à chercher des trucs à droite à gauche du camp. Elle s’est essayée à la pèche mais elle s’est avérée être aussi sensible que moi avec les bestioles. Son père a donc pris la relève. Elle a voulu choper une grenouille avant de se rendre compte que ça aussi, c’était répugnant.
Les filles sont venues me rendre visite, Savannah avec une surprise ! Et oui, un petit vendre tout gonflé. Encore plus que le mien !
- Et alors, Octavia s’est décidée ?
- Hé dites, parlez pas comme si j’étais pas là.
- Je te taquiiiiine.
- Ouais nan mais attends, le mieux, c’est que j’ai voulu essayer ! Mais il était tellement crevé qu’il est pas allé jusqu’au bout !
- Noooooon ?!- Mais oui j’vous jure ! C’est lui qui s’occupe de construire tout ce qu’il faut, là-bas chez nous, du coup…
- La vache, propose lui d’aller pêcher plutôt demain ! Ça le fatiguera moins, haha.- Par contre fais gaffe ! Pas toute la journée à la rivière non plus, il va puer en rentrant, c’est toi qui va pas vouloir !
- Oh, tu crois ?
- Carrément ! Y’a rien de plus tue l’amour qu’un mec qui pue me poisson pas frais. Véridique !- Okay, je note. Lexa, t’en penses quoi, toi ?
- Oh bah moi tout va bien, c’est moi qui bricole ici, Lincoln passe beaucoup de temps à la rivière mais il en profite toujours pour se débarbouiller avant de rentrer.
- Un jour, on arrivera à bricoler des baignoires les filles !- Alors alors, tu te lances ma grande ?
- Ouais, c’est parti !
- Bonne chance !- Dis papa, pourquoi elles ont toutes des gros ventres les dames des campements ?
- Euuuh…
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