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Chapitre 43 - les fruits
Des fois, il se passait des trucs bien à la maison. Comme par exemple le couple de ma sœur qui allait toujours au beau fixe, et ils étaient vraiment trop mignons.
Ou Cassis qui avait décidé de se mettre à la peinture. Quelle famille d’artistes.
Le problème chez nous, c’est que les temps de joie ne duraient pas. La preuve la nuit suivante…
Non mais ils avaient sérieusement pas autre chose à foutre, ces aliens-là ? J’ALLAIS M’OCCUPER DE MON JARDIN ! … Oui, en pleine nuit, et alors.
Du coup j’peux vous dire que c’était la fête à mon retour.
Mais je pouvais pas pester bien longtemps quand je voyais la façon dont Tristan se démenait pour aider dans la maison.
Et puis fallait que j’sois gentille avec Pêche, la pauvre… ça faisait pas du bien d’oublier son anniversaire ET de devenir toute vieille en même temps.
- Mais… tu veux dire que t’as décidé de vieillir sans gâteau ?
- … GÂTEAUUUU !
- Pff, non mais franchement, t’aurais pensé à te faire ça en solo, toi ?
- Tatie, si tu veux il en reste du gâteau dans le frigo, parce que là c’est triste de te voir avec ton plat de pâtes, quand même…
- Enfin ça dépend, tu l’as tout mangé le gâteau ?
- Ben pourquoi tu crois que j’mange ce plat bizarre ?
- Ah, zut… bon ben tatie, tant pis !
Quand ça pétait pas un boulon chez les jeunes, c’était chez les vieux. Admirez plutôt Tristan s’occupant cette fois d’un lavabo à l’étage… et le fantôme de Prune qui ne le lâchait pas, tandis que celui de maman faisait léviter la douche.
Après quoi elles le suivaient jusque dans la cuisine pour le regarder manger. Dans le tas, j’ai cru comprendre qu’elles disaient l’attendre avec impatience, et qu’elles avaient même aménagé un espace pour sa future tombe à côté d’elles… flippant ? Si peu.
Mais bon, fallait pas croire, il était toujours fou amoureux de ma sœur.
A la boutique, j’avais aménagé un petit coin cuisine pour refaire des pâtisseries directement sur place, parce que c’était franchement plus pratique. Et comme les vieux étaient à la retraite, je les embarquais avec moi pour m’aider. Le problème c’est que lorsqu’Arthur est arrivé, j’ai pu constater qu’il avait pris un sacré coup de gris lui aussi. Du coup, je l’ai renvoyé, parce que ça me faisait mal de faire bosser un vioque comme lui, déjà qu’il foutait pas grand-chose à la base… j’avais moins de scrupule à exploiter Pêche, c’était ma sœur. Pis Tristan, il râlait jamais.
Un autre qui était rarement chiant, c’était Kiwi, encore une fois. V’là qu’il squattait le jacuzzi maintenant. J’savais pas que les fantômes pouvaient faire ça, j’vous avoue, mais c’était quand même bien mieux que lorsqu’ils le pétaient. Un jour ça allait fuiter, je vous dis pas le bordel dans le jardin.
Hé ben oui, fait chaud dans un jacuzzi…
Et puis finalement, le moment tant attendu arriva… of course, c’était le soufflage™ de bougies de ma Myrtille.
Verdict ? C’est genre… moi. Mais en encore plus belle.
Enfin voilà. Les enfants avaient bien grandi. Cassis suivait sa passion pour la peinture ; Framboise s’était remis en tête d’inspecter la fusée de mamie Clémentine, et donc souhaitait explorer l’univers ; quant à Myrtille, nos enlèvements par les aliens lui avaient fait travailler le cerveau. Elle avait envie de savoir d’où ils venaient, et surtout savoir si, où qu’ils soient, ils avaient des plantes inconnues ici qu’on pouvait exploiter dans notre bouffe. Alors ?
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