Framboise était trop mignonne. Elle était curieuse de tout et zappait souvent pour essayer d’en apprendre sur n’importe quel sujet, même si elle comprenait rien. Ma fille m’apportait une nouvelle fraîcheur dans la maison. Et je dis pas ça juste parce qu’il fait chaud.

 

 

Quand elle faisait pas ça, c’était ses devoirs, et une fois le tout terminé, elle s’accordait un peu de temps dehors, parce que c’était quand même important. Bon, sauf qu’elle avait la trouille de se casser la tronche, mais ça…

 

 

Elle avait bien repéré la fusée de mamie Clémentine, qui n’avait jamais redécollé depuis sa mort. Peut-être une future vocation…

 

 

En parlant de vocation, Pêche n’était plus trop dans le délire de la génétique. Apparemment, son truc c’était le bidouillage, l’invention de machines, la robotique et tout ça quoi. Du coup, elle est arrivée un matin avec un bouquin à la main.

- Tiens, j’ai ça pour toi !

- Kécecé ?

- L’apprentissage de l’herboristerie, un truc pour les plantes et comme je sais que c’est ton truc et pas le mien, ben voilà.

- Mais t’as pas besoin de bosser ça pour le boulot ?

- Nan, j’peux choisir la branche que je préfère. Mais comme ils ont quand même donné les guides à tous les employés… cadeau.

- Cool !

- Par contre, ça requière de la végétation particulière apparemment, le genre que tu trouves pas ailleurs que Granite Falls, donc si t’es motivée par quelques séjours là-bas…

- Oh ben ouais, on pourrait y aller ensemble certains week-ends !

- A fond !

 

 

Pour continuer sur la lancée végétation, j’devais m’occuper du jardin, moi. Bon, c’était pas mal comme nouvelle. J’avais déjà ramené deux-trois trucs de la montagne, mais comme je captais pas ce que c’était, ça allait sûrement m’aider.

 

Et comme une nouvelle n’arrivait jamais seule, devinez quoi ?

 

 

Je me suis empressée d’aller le dire à Ambroise, qui jouait…à pwal. Non mais de toute façon, même quand c’était pas la canicule il traînait en calbut, lui.

 

 

Il était tellement content qu’il ne faisait plus qu’un avec sa guitare, dites-donc.

 

 

Et quand il a pris la peine de la reposer, il s’est mis à rêver du bébé, à se demander si ça allait être un garçon ou une fille. Moi j’m’en fichais un peu, ça allait être magique, épicétout.

 

 

Quand Ambroise était au boulot, c’était les fantômes qui venaient m’emmerder jusque devant mon lit pour faire joujou sur leur téléphone. Non mais franchement ! Je les préférerais presque à dégommer la poubelle, parce que y’avait même plus moyen de pioncer tranquille.

 

 

J’étais tellement crevée que quand ils se mettaient à jouer avec le mobilier, j’avais la touille de ma vie alors que j’connaissais bien le tour de magie. Et une lampe qui flotte, une !

 

 

Lorsqu’il n’était pas occupé à m’emmerder, papa faisait la connaissance de sa petite-fille.

- Et t’as pas peur de moi ?

- Ben non ! T’es mon grand-père nan ?

- Ben… oui.

 

 

- ben voilà ! Pis en plus, tatie Pêche elle s’est faite enlever par des aliens, alors un fantôme c’est rien !

Ça l’a laissé sans voix.

 

 

En parlant de Pêche, on savait pas trop ce que ça lui avait fait, son séjour sur l’autre planète. Pas vraiment de conséquences visibles, elle sortait des co.nneries de temps en temps, mais on pensait que c’était surtout dû à son caractère et à la fatigue. Et puis à l’âge, aussi. Dans tous les cas, ça renforçait l’envie de Framboise de creuser du côté spatial.

 

Et puis un matin, on a entendu péter dans la chambre à bébé. Bon, péter comme PAF, hein.

 

 

Ouaip, c’était Cassis qui nous avait rejoints. Et il était beau gosse le bougre ! La classitude de son père, les yeux de sa mère, bref un vrai p’tit bonhomme qui dépassait un peu tous les mecs Entartés. Bon, sauf mon mari bien sûr.

 

Il est arrivé à moitié touché par l’erreur de la transformation.

 

 

Et donc sans les bottes jaunes et le pantalon de vieux, ça donnait ça. Ce BG.