Je me suis rapidement ennuyée. Alors j’ai fait un peu le tour du terrain en prenant le temps d’analyser la composition du monde humain. J’ai fouillé un peu tout ce que je trouvais, comme cette espèce de bûche. Mais je me heurtai à quelque chose de… visqueux. J’ai vivement retiré ma main pour retourner creuser un peu, histoire de revendre les objets trouvés qui ne me servaient à rien. Non pas que des bouts de pierres étranges ne me plaisaient pas, mais ça n’était pas avec ça que j’allais réussir à construire un véritable abri pour peupler l’endroit de Na’vis.

J’ai pu acheter des planches de bois pour y mettre des livres, comme ils appelaient ça. ‘Paraît que ça renfermait des histoires sympas, alors comme je voulais faire passer le temps, je m’y suis essayée. Mais ça parlait d’histoires d’amour ou d’hommes morts dont il fallait retrouver l’assassin, pour la plupart… pour tout avouer j’avais un doute dans les goûts humains.

 

Je me suis donc concentrée dans ma carrière en m’entraînant encore plus. Non seulement je gardais la forme, mais ça me permettait aussi de passer mes nerfs quand je pensais à ce qui m’avait amenée ici.

 

J’ai rapidement pris en grade mais on m’affubla d’un affreux costume puant et à l’intérieur duquel il était difficile de respirer. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans la tête des humains ?

 

J’ai rencontré de nouvelles personnes, notamment (ENFIN !) une femme. Quand j’ai vu la couleur de ses cheveux, je me suis dit que c’était certainement pour ça qu’elle osait s'approcher de ma peau bleue. Je me suis retenue de lui demander si elle venait d’une autre planète, mais je me suis dit qu’il ne valait mieux pas effrayer mon premier contact féminin.

 

Et puis Jérôme est venu me rendre visite. C’était l’un des hommes les plus adorables que j’avais pu croiser. Pas du genre à crier sans raison, ni raconter des histoires affreuses, alors on avait bien discuté.
- J’aime pas la cuisine humaine ! C’est bizarre à faire, la première fois j’ai failli tout faire exploser !
- C’est pas si dur ! Je peux t’aider si tu veux.
Je confirme, lui, il était plutôt cool comme humain.

 

Pour la première vraie fois depuis mon arrivée, ça m’avait mis de bonne humeur. Tellement que j’ai eu promotion…

 

… Sur promotion ! (et autant dire de suite que les habits règlementaires étaient déjà bien mieux).

 

Je gagnais tellement bien ma vie, comme ils disaient, que je me suis procuré un ordinateur puisqu’il le fallait pour le travail. J’ai mis un temps à m’adapter mais ce n’était pas si compliqué. Merci la formation humaine que j’avais eue sur Pandora.

 

- Mais, j’aimerais savoir… ça ne te fait pas bizarre que j’ai la peau différente de vous ? Et absolument pas la même culture ?

 

- Pas du tout ! Pourquoi ça me gênerait ? Ta peau est très belle, et ta culture ne t’a pas appris à être mauvaise, au contraire.

 

- Ceux qui fuient en te voyant sont des crétins.

 

J’avais l’impression d’avoir trouvé une âme rare parmi les humains. Une âme que je ne devais pas laisser partir.

 

Il m’avait fait me sentir tellement bien que j’ai fait le pas de m’essayer aux choses humaines de l’amour. Bizarre, je vous avoue, mais pas déplaisant.

 

Mais comme c’était nouveau, j’ai eu peur qu’il le prenne mal ou que je ne m’y sois pas prise correctement.

 

Ce fut finalement couronné de succès… là je devais dire que oui, le pas était énorme.

 

Chez moi, lorsqu’on s’unissait avec un mâle, il fallait être sûr de bien le choisir puisque ça signifiait l’avoir à nos côtés pour toujours. Alors au petit matin, je lui ai demandé s’il souhaitait vivre avec moi.

 

Sa réponse fut positive ! Oui, j’étais certaine d’avoir bien choisi.

 

Etant donné ma douée-attitude avec la cuisine, Jérôme a décidé qu’il s’y collerait ! Il a pris un travail au restaurant et me concoctait des petits plats avec amour. Il a d’ailleurs commencé illico.

 

Par contre je ne savais pas vraiment si je digérais mal ce qu’il préparait, mais il y avait quelque chose qui clochait.

 

Quand il m’a vue rendre mes tripes, il m’a expliqué ce que ça pouvait être en dehors d’une intoxication alimentaire. J’ai regardé le ciel, et j’ai souri à mon peuple défunt. Oui, les Na’vis avaient finalement un bel avenir devant eux.