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Chapitre 24 - les fruits
Un matin, j’ai été réveillée par de violents maux d’estomac… ou alors c’était un mal de dos, ou la gerbe, je sais pas vraiment. Mais bref, j’étais pas bien. Je me suis levée et là j’ai compris.
Comme j’avais secoué tout le lit, Sam s’est levé aussi sans capter ce qu’il se passait. Ni même qu’il était face au mur. Mais comme j’avais quelque chose à lui annoncer, je l’ai secoué en deux-deux.
- Bon alors, tu vois cette bosse là, sur mon bidou ?
- Ouais, ben quoi ? Tu t’es fait piquer par un moustique mutant ?
- Mais non enfin, j’suis enceinte mon choubidou !- Noooon tu déc.onnes ?
- Si si j’te jure !
- La vache, c’est tellement plus cool ici que chez mes parents !
- T’as vu un peu ! Puis bon, t’as la bonne trentaine passée aussi hein, fallait décoller.Quand mamie Pomme a appris la nouvelle, elle est directement venue péter des trucs.
Mais j’crois que c’était surtout parce que ça l’emmerdait de voir que son premier fruit avait rejoint le paradis des noyaux.
Comme la famille arrêtait pas de squatter sans qu’on n’ait rien demandé (d’ailleurs tatie Marina était devenue toute grise aussi et voulait se changer les idées depuis la mort de tonton Abricot)…
… Je préférais peindre au grand air. C’était sympa et au moins j’entendais pas la populace piailler en dansant dans mon salon.
Oh, et puis j’avais trouvé des œufs en bichonnant le jardin. Parait que c’était normal, j’ai pas cherché, au moins c’était joli comme début de collection.
Surtout que bon, valait mieux des petits trucs comme ça pour égailler la maison parce que je vous dis pas l’ambiance… maman qui se levait en plein milieu de la nuit en faisant la gueule pour fêter en mode alone son anniversaire, passait encore. Mais qu’elle foute le feu…
Bon, l’avantage avec la bipolarité aiguë des Entartées, c’est qu’une fois le feu éteint, ça va direct mieux. Allez pouf, à la grisaille la vieille !
Papy n’a pas tardé à débarquer pour féliciter maman pour son passage chez les séniors, en lui disant comme quoi elle avait déjà un pied dans la tombe et que c’était cool de bientôt retrouver pleinement sa fille. Non mais avec des discours pareils, on s’étonne encore d’avoir des sales réactions ! Elle lui a pas crié dessus, c’est déjà ça…
Par contre elle est fissa partie se faire relooker la tronche en ville. Elle est revenue avec des mèches, la vieille ! Et elle était fière d’elle. Je vous avais pas dit que mamie déteignait sur elle ?
Quand ils ont vus papy jouer encore avec les meubles, les tronches de cake ont encore sévi. Enfin, leur absence d’émotion, plutôt. Dans le genre casseurs d’ambiance, ils se posaient là, ceux-là.
A trop trainer à la maison, tatie nous a fait un cadeau empoisonné. Et un décédé de plus, un ! Surtout qu’elle a même pas nettoyé derrière elle avant de clamser…
M’enfin j’vous dirais, si ça la branche de mourir dans les ordures, c’est son problème hein.
Encore une fois, Faufau-l’escargot est arrivée bieeeen à l’heure. J'ai même eu le temps de débarrasser tatie de la poubelle avant qu'elle débarque.
C’est que les noyaux pourris, ça prenait d’la place mine de rien ! On leur a aménagé un chouilla plus l’espace vert qu’avant, parce que ‘commençait à y avoir du monde et ça râlait de plus en plus.
Pour la première fois, tonton Abricot nous a fait l’honneur de sa présence fantômienne. Il a rejoint maman au sous-sol pour lui expliquer à quel point c’était difficile d’être un fruit mort aux côtés de mamie et papy. A tous les coups, ça a dégoûté maman qui va tout faire pour clamser le plus tard possible !
Mon Sam a décidé de profiter de la fraîchement construite salle de sport également, pour la première fois. J’avoue, je dirais pas non à quelques muscles en plus ! Enfin des muscles tout court, en fait, ce serait déjà pas mal. Et comme c’était plus drôle, j’allais le narguer en lui foutant de la bouffe sous le nez. Ah, on est motivé à bosser ou on l’est pas, hein !
Un beau jour, ça a fait crack dans mon ventre et puis plus bas aussi. Le moment fatidique d’accoucher d’un pépin était arrivé !
Je vous présente donc petite Pêche, toute jolie première fille de la quatrième génération !
Bon elle était jolie, certes, mais elle braillait trop. Du coup on a aménagé une petite chambre pour elle et on y a foutu son berceau, parce qu’il fallait bien qu’on dorme quand même. Comment voulez-vous que je progresse en cuisine sans dormir, hein ! Les tartes c’est bien joli, mais j’ai pas encore le niveau pour. Faites des gosses, qu’ils disaient…
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Et l'arbre généalogique en prime :
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