Je dois bien avouer que c’était pas l’idéal. Enfin, la maison passe encore. Mais débarquer dans sa nouvelle vie avec deux autres nanas que j’connais pas, c’t’un peu n’importe quoi. Surtout que sans lac moi, j’étais pas bien. Elles ont accepté de faire faire une piscine, okay, mais bon, ça n’arrange pas tout. Même si je devais dire que c’était un début. Surtout, comment j’allais faire pour trouver le grand amour avec les colocataires ? Entre Elsa qui avait l’air blasée à chaque fois qu’elle nous voyait, et Raiponce qui passait son temps à jouer les gentilles petites femmes au foyer…

J’me suis dit que j’avais pas grand intérêt à forcer les choses, du coup j’me concentrais sur ma carrière. C’était pas d’une rapidité fulgurante, mais j’arrivais à gravir les échelons petit à petit. Et puis, pianoter me détendait.

Quand j’ai vu passer un joli blonde devant la maison, j’ai pas attendu bien longtemps avant de l’inviter. Avec toutes les têtes que je faisais tourner au lycée, une de plus ou de moins… bon, le tout était de trouver LA personne qui me correspondait et surtout un caractère qui me complétait. Parce que j’me connais, si c’était pour me retrouver avec aussi léger que moi, j’étais pas sortie…

L’avantage avec les mecs, c’est qu’un joli sourire les suffit s’ils comprennent qu’ils vous intéressent !

Même s’il n’était pas super futé, il était assez mignon pour que je tente le coup. Qui sait, on allait peut-être se rendre compte que ça collait bien ?

Le reste du temps, quand je jouais ou ne me baignais pas, je m’occupais surtout de la maison. Faut dire aussi qu’à force de ramener des babioles chez mes parents pour concocter toutes sortes d’inventions, c’était pas le plus difficile.

Ce jour-là, j’étais particulièrement joyeuse. Bon, pas dans le genre de l’autre blonde qui donnait l’impression d’avoir été shootée à la positive attitude toute son enfance, mais je sentais que tout allait bien, ce qui était déjà un changement depuis notre arrivée. Et puis je ne pouvais pas décemment faire la tronche, Elsa souriait ! Le truc inespéré.

J’en ai profité pour essayer de causer un peu, histoire de marquer le coup. Surtout que j’avais entendu des pétards venant de sa salle de bain, un peu plus tôt, maiiis j’ai pas osé demander de quoi ça venait…

Même si ça n’a pas duré longtemps, c’était ça de pris ! Bon le truc c’est que j’étais lancée, moi… heureusement que j’étais pas train de chanter, j’me serais carrément pas arrêtée.

Et puis en pleine nuit, j’ai été prise de cours par mon propre corps qui me criait que j’avais pas fait gaffe ! Mais gaffe à quoi ? Ah bah ouais, j’étais enceinte…

J’étais pas vraiment sûre de si c’était une bonne chose ou pas. J’veux dire, le blondinet c*n mais sympa et mignon, je le connaissais pas des masses. Moi, c’que j’voulais c’était une jolie love story, trouver ze one avant de penser à faire des mômes. Du coup je suis allée demander conseil à Raiponce sans vraiment savoir si elle était bien placée pour ce genre de trucs. Bon effectivement, tout ce qui lui semblait normal c’était de surtout bien penser à faire de bons repas pour les enfants… mouais okay.

Plus je grossissais, plus je me demandais si je devais être heureuse ou pas (entre deux assiettes foutues dans les mains par Raiponce, bien sûr).

Alors je me suis dit que le mieux était d’en parler au principal intéressé. Je l’ai invité et quand je lui ai annoncé…
- t’es sûre que t’as pas juste trop mangé ?
Euh…

- Non mais touche, tu vas voir, ça bouge ! C’est quand même pas mon estomac qui fait la bamboula.
- Haha… euh… ah bon ?
Okay, vu sa tête, j’ai bien compris qu’il était pas du tout près pour ça. Ou alors c’était à cause de sa façon qu’il a eu de détaler après…

Je m’apprêtais à trainer dans les couloirs de la maison sans réel but lorsque je suis tombée sur Elsa qu’on n’avait quasiment pas vu descendre du troisième étage sauf pour bouffer et aller au boulot. Bordel…
- Mais… t’es enceinte toi aussi ?!
- Ben j’te retourne la question !
- Bah j’ai un peu trop bu… et comme j’me sentais seule j’ai réinvité plusieurs fois l’autre débile profond… mais t’es vachement grosse déjà, ça date !
- Si tu sortais un peu plus de ta chambre, tu l’aurais vu j’te f’rais dire !
- C’était l’autre blondinette ? Tu lui as dit ?
- Ouais… et il s’est barré fissa.
- Le petit c*n ! Tu veux que j’ui refasse le portrait ?
- Meuh non voyons…

- Hé ben, ça bouge déjà bien là-dedans !
- J’me trouve énorme ouais, qu’est-ce que tu crois. A tous les coups y’en a plusieurs, ça fait la fête à l’intérieur. Pourquoi t’es pas aussi grosse, toi ?
- J’ai fait un test de grossesse fissa, j’sentais venir la **** gros comme une maison. Du coup moi je le savais, mais le temps que mon ventre capte…

- Bon en tous cas t’inquiète pas, le p’tit c*n sait pas c’qu’il rate. On va s’serrer les coudes avec nos mômes, et tout ira bien. T’en fais pas, va.
Je rêve ou Elsa me réconfortait ? Qu’elle ait décidé d’être aimable okay, mais tant de love attitude d’un coup, c’était quelque chose. En tous cas j’devais bien avouer qu’elle m’avait rassurée.