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Chapitre 17 - les tambours
La petite Seraelle, en bonne Templeton qu’elle était, fut finalement initiée (par elle-même) aux joies de la pêche. Il fallait savoir qu’elle profitait d’un moment où tout le monde dormait pour apporter sa première pierre à l’édifice : nourrir la famille, et ce en remplissant les aquariums devenus vides. C’était une activité comme une autre, et elle pouvait se sentir heureuse d’aider comme elle le pouvait.
Même si ses pioches n’étaient pas toujours bonnes, elle s’amusait à découvrir ce que sa canne avait emprisonné avec un sourire certain qui ne pouvait que faire plaisir.
Peut-être une promesse d’un trésor caché ? Seraelle avait des étoiles dans les yeux, et tout autant de malice. Si le coffre s’avéra ne contenir qu’une pomme, c’était sans compter sur la pétillante demoiselle qui prit soin de l’offrir aux dames d’à côté qui souhaitaient faire des fruits grillés au barbecue.
Vint finalement le moment où elle pêcha son premier poisson. Pas peu fière, qu’elle pouvait être ! Et qui avait pu croire qu’elle allait sourire ainsi un jour ? Si son frère était passé un peu plus du côté des adultes, ç’avait eu pour effet d’arranger un peu l’état d’esprit de Seraelle, contre toute attente.
Lorsqu’elle rentra chez elle, elle trouva son père se penchant sur le plateau du jeu, les dés à la main. C’est qu’il prenait les devants, maintenant ! Même s’il n’avait jamais réellement eu peur des conséquences et considérait la chose comme un défi personnel, il était plaisant de voir monsieur J impliqué de la sorte.
Rapidement, les habitants de la maisonnée se dévisagèrent avec une moue déçue et quelque peu dégoûtée. Après les insectes, c’était la nourriture qui se rebellait ? Il n’y eut pas besoin de longtemps pour vérifier cette théorie : à peine Judie avait-elle terminé de préparer le poisson grillé, qu’il se mit à empester et offrir à la pièce une épaisse fumée verdâtre qui promettait une qualité d’assiette douteuse. Mais personne ne s’accorda sur la faute de la matriarche ou de la fraîcheur de l’aliment de base.
Le plus touché par cet indice fut Cloud, qui fit ami-ami avec les toilettes d’une toute nouvelle façon pour lui.
Evidemment, dans l’état qu’il se trimbalait, il était dur d’exceller au lycée. Tandis que sa sœur s’améliorait de jour en jour… la roue tourne, dit-on ?
Chose immédiatement vérifiée avec la nouvelle promotion de Judie, qui la propulsait dans la branche e-sportive de son travail.
- Et ça ne te fait pas plaisir ?
- Ben si, pourquoi ?
- Tu ne souris pas.
- Si toi aussi tu faisais à manger pour toute une famille et que le manger en question était pourri jusqu’à la moelle quoi que tu fasses, tu ne sourirais pas.
- Faut dire que je n’ai pas à faire à manger.
- Voilà.
Mais en battante qu’elle était devenue, dame Judie ne se laissa pas déprimer comme elle le faisait souvent dans son autre vie. Si elle en avait ras-le-bol des indices tous plus biscornus les uns que les autres, ça faisait un moment qu’elle tentait de positiver, quelles que soient les situations. Et il fallait bien reconnaître que les problèmes du quotidien pouvaient souder les membres d’une famille. Même si ses membres avaient des hauts et des bas, comme tout être en ce bas monde comme dans celui des humains, les batailles ne pouvaient qu’endurcir. Et qui ne fut pas surpris de voir sa bonne amie réclamer un baiser passionné ? Tout juste.
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Commentaires
Jolie suite, comme d'hab. Bien pensée !
Ah là là on en veut encore :p
Hihihi merci beaucoup ^^