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Chapitre 15 - 100 bébés
Comme maman m’avait expliqué que ça servait à rien que je cherche du boulot vu tous les bébés que j’devais faire, je continuais d’écrire pour avoir un minimum de revenu, sinon j’étais bonne pour vivre à la rue avec ma future ribambelle de gosses. Je passais donc beaucoup de temps devant l’ordinateur à écrire puis à envoyer mes scripts à mon éditeur. En sous-vêtements, oui oui.
- Bon, faut que j’te parle de mon super bouquin.
- C’est sérieux m’man ou tu veux juste m’emmerder pendant que j’bosse ?
- Non mais tu vas péter un coup oui ! Enfin non, attends que j’quitte la pièce, mais calme toi quoi.
- Bref, et donc c’est quoi ton livre ?
- C’est le bouquin d’Aphrodite-la-grognasse-pas-belle.
- Mais encore ?
- Je l’ai trouvé en pêchant dans sa clairière, tu sais cachée dans son arbre chelou.
- … Et ?
- Ben il fait de la magie.
- Sérieusement ?
- Ouais, j’ai pu trouver un sort pour avoir plus de gosses d’un coup. Bon, ça a fait effet que deux fois mais si t’arrives à mieux gérer le truc que moi…
- Ah cool, c’est pas mal ça !
- Pas si folle, la guêpe ! Enfin bon, du coup j’t’en fais cadeau, autant que t’en fasses bon usage.
- Merci m’man !
- Par contre faut que j’te prévienne, mets-le en sécurité… tu sais pas les blagues que m’ont fait tes frères et sœurs quand ils l’ont trouvé.
- Genre ?
- Ben j’me suis mise à parler aux plantes, par exemple…
- Ah ouais… fun.
- Voilà.Comme c’était le dernier tuyau concret qu’elle pouvait me donner, d’après elle (en plus des plantes qu’elle avait ramenées de Granite Falls et de ses bouquins d’herboristerie), elle a estimé que son travail était terminé et qu’elle pouvait se prélasser en attendant la Dame en Noir.
Et puis j’ai eu la visite d’Arès dans le bureau, qui faisait une tête… de trois pieds de long.
- Un sushi le morpion ?- Pourquoi t’es toute ronde et que t’es toujours presque à poil ?
- Déjà j’suis enceinte, et ensuite c’est parce que je sors pas et que j’me sens plus à l’aise comme ça. Mieux ?
- Hm hm… c’est chelou quand même.Persès a fini sa scolarité, du coup il a soufflé…
… et il a dû lâcher un truc pas net dans le processus, vu la tronche d’Hypnos à l’arrière.
En tous cas, ça allait faire de la place dans la maison qui se vidait petit à petit pour que j’puisse faire des gosses. Bon, sauf que Persès est pas parti immédiatement, il a voulu rester pour l’anniversaire d’Arès d’abord.
Un p’tit coup de crécelle et c’était torché. Encore un qui f’sait la tronche, mais qu’était pas dégueu. C’te famille de beaux gosses !
Et puis un jour, j’ai foutu le dawa dans la maison. La flotte, les cris, tout quoi.
Pour une première expérience, j’pouvais confirmer que c’était pas la joie, ça f’sait trop mal. Mais maman m’avait prévenue, avec tous les mioches que j’devais pondre, autant pas s’encombrer d’aller à l’hôpital à tous les coups. Du coup j’ai fait ça à la maison à l’ancienne, et j’ai eu une petite Ananké !
Et un premier bébé ! J’ai pas perdu de temps, et j’ai appelé un des voisins pour enchaîner sur le deuxième.
Emballé, c’est pesé !
Bon, fallait pas croire, être en cloque c’était pas totalement la joie. Par exemple, j’avais tellement les crocs à longtemps de temps que je décollais même plus du frigo pour manger. J’avais mon plat, et je l’engloutissais. Pis fallait surveiller qui v’nait piquer la bouffe, aussi.
Puis ce fut au tour de maman de venir m’emmerder à propos de ma tenue. Comme quoi je m’exhibais trop, toussa. J’ui ai ri à la tronche avant de la remballer, parce que franchement, avec ses robes, elle pouvait parler.
Et comme mes humeurs n’allaient pas en s’arrangeant, j’en ai eu marre de mes ch’veux qui tombaient d’vant ma tronche. Du coup j’ai tout remonté, et ça allait mieux.
- Bon les cocos, ça y est c’est l’heure !
- Alors, on s’installe…
- Mamaaaaaaan !
- Oh tu vas pas t’mettre à chialer maintenant toi, hein !- Bah c’est triste quand même… t’es en train d’mourir quoi…
- Oui bah j’l’ai pas volé ! J’ai tellement vécu que les premiers frères et sœurs que t’as eu et pas connus sont morts avant moi.
- Sérieux ?!
- Ben ouais ! Alors laisse-moi clamser, veux-tu. Pis c’est pas comme si on n’allait pas s’revoir.- Alors aloooors, Héra Halliwell… ça en fait une vie bien remplie !
- J’suis au courant ouais… vous m’emmenez ou bien ?
- Ils sont rarement si pressés les vioques, d’ordinaire.
- Ouais ben vous irez en toucher deux mots à la grognasse pour comprendre !
- Je note, je note…- Attendez, j’peux pas partir dans cet accoutrement !
- C’est trop tard, là…
- Bon ben si c’est comme ça, moi j’vais pisser.Pendant que j’suis allée pleurer un p’tit coup aux chiottes, la Dadame est allée changer la couche d’Ananké, je l’ai entendue à travers le mur. Y’avait pas plus creepy comme nounou, mais au moins elle m’a été utile.
J’ai l’installé l’urne de maman sur mon bureau pour l’avoir toujours avec moi, et la vie a repris son cours. Je grossissais à vue d’œil, et on a fêté les anniversaires des garçons. D’abord Hypnos…
Et puis Pontos, qui entrait enfin au lycée (il était temps, vu la petitesse du machin, on l’voyait pas derrière ses bougies).
Ah voilà, c’était déjà mieux. Pas du côté d’Hypnos par contre, qui devait réellement avoir un problème nasal. Il s’est refait une beauté avant de se barrer de la maison, d’ailleurs.
Et comme on était bien lancés, Ananké a fini par sortir de son berceau…
… et j’ai eu des contractions, direction la chambre !
Je ne savais si c’était juste un coup d’bol ou si j’avais mieux réussi le sortilège de fertilité que maman, mais j’ai eu des jumeaux ! Un blanc, un vert, un garçon, une fille. Pallas et Séléné !
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Et le récap des enfants d'Héra :
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