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Chapitre 12 - les tambours
Malgré les apparences, monsieur J aimait quand même beaucoup son fils. Si l’un et l’autre semblaient ne se soucier que de leur façade et du fait d’être présentable et souriant, Cloud n’en restait pas moins la chair de sa chair. Et ça, J ne pouvait en être insensible.
Et il le fallait bien, pour contrebalancer un peu de la difficulté du boulot qui commençait à se faire ressentir. Comprenez, le travail en lui-même était gérable par monsieur J, mais sa nouvelle promotion lui imposait un style qui ne le ravissait guère. Alors s’il pouvait trouver un peu de réconfort dans sa famille…
D’ailleurs, monsieur J avait beaucoup réfléchi. Ou peut-être avait-il surtout muri, à force de prendre de l’âge et de se construire un vrai foyer. Quoi qu’il en soit, il allait ce jour-là trouver Judie pour lui proposer d’officialiser leur relation.
- Je sais qu’on ne s’aime pas vraiment d’amour…
Judie ne fut aucunement surprise, elle-même partageant ce sentiment.
- Mais je tiens assez à toi pour permettre à Cloud d’avoir une famille solide.
Elle n’en croyait pas ses oreilles !
Même si elle frétillait de joie, Judie avait conscience des « termes du contrat ». Elle accepta avec plaisir !
- Et ça te convient d’être avec un homme que tu n’aimes pas et qui ne t’aime pas ?
- On s’aime à notre manière.
- Ça te suffit ?
- Oui. On tient l’un à l’autre, même s’il n’y a pas de passion. On aime Cloud, et c’est le plus important. Et puis on est un peu « des amis avec des bénéfices ».
- C’est-à-dire ?
- Ben le crac-crac !
- Ah, évidemment.
Si Cloud était ravi de pouvoir se passer des moqueries de ses camarades à cause du statut douteux de ses parents à présent, il restait toujours ce souci récurrent destiné à le rendre fou. Comme son père, il savait répliquer ou très habilement ignorer. Mais à force, ça montait lentement à la tête…
Les enfants étaient fragiles. S’il ne faisait pas attention et ne relâchait pas la pression de temps en temps, ça pouvait s’avérer être plus problématique. Mais ce jour-là, ce qui fut délicat, c’était les cris de Judie lorsqu’elle se mit à perdre les eaux… alors que ses deux hommes dormaient profondément. On aurait pu croire que monsieur J, tout nouveau compagnon officiel qu’il était, allait accourir pour accueillir son nouvel enfant. Mais non, les boules Quies faisaient leur effet. Allez, il ne fallait pas lui en vouloir ! Il allait bien avoir le temps le lendemain de profiter de sa fille ! Hé oui, c’était une demoiselle que Judie mit au monde, avec les plus grandes peines possibles. De toute façon monsieur J ne pouvait pas vraiment s’occuper d’un bébé. Les gouzi-gouzi étaient donc reportés au réveil du foyer.
Et alors que la petite Seraelle* réclamait sa première tétée, Judie commença à tourbillonner.
Madame venait d’atteindre la quarantaine, période dont elle se souvenait comme étant particulièrement désagréable. Elle n’avait pas encore le loisir de s’adonner à des activités dites « de vieux », et dans son autre vie, on lui avait reproché d’avoir tout raté. Un entre-deux dont elle se serait bien passé dans le Janimju. Mais peut-être qu’elle avait bien changé le cours des choses, cette fois-ci…
*prononcé "séra-elle"
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Commentaires
Haha merci, prénom que j'ai inventé pour un personnage d'un jeu fantaisiste, et que j'ai tellement aimé que j'ai voulu le reprendre pour une histoire ^^
Bonne nuit !
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relation de fou lol mais j'adore le prénom de Seraelle :)
Gros bisous♥
Nathy♥