• Il fallut à Sera se rendre à l’évidence : si elle voulait trouver l’homme de ses rêves, et ce en arrivant à tomber sur lui dans un bref délai de prélassement dans le quartier, il allait falloir qu’elle assure. Et assurer, pour Seraelle, ça voulait dire être si présentable que ledit homme ne pouvait pas lui résister. Alors un matin, elle décida de se mettre au sport. Ou du moins, à la course tranquille. Mais une Sera sur un tapis de course était aussi dégourdie qu’une Judie dans la même situation.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Tandis que son frère se concentrait toujours et peu plus dans les coups bas qu’on lui demandait de réaliser. S’il se sentait plus libre et satisfait de progresser dans ce genre de tâches, il n’en revenait pas moins éreinté le soir (ou plutôt la nuit), à la maison. D’ailleurs, il écopait d’une nouvelle promotion.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    C’est en allant se coucher qu’il fut immédiatement réveillé par Sera, qui se mit à tournoyer dans des étoiles. Fini les devoirs qu’elle redoutait ! Il était temps de passer aux choses sérieuses.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    - Alors, tu as décidé d’arrêter de te comporter n’importe comment ?

    Sera resta figée. Cette voix encore ? Elle soupçonna son frère de vouloir lui faire une mauvaise farce, alors pour faire bonne figure, elle haussa les épaules et sortit de la chambre.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Elle retrouva sa mère dans le salon, occupée à régler un souci de programmation récalcitrant. Quand elle s’aperçu du changement, Judie félicita sa fille avec enthousiasme.

    - Alors… que vas-tu faire de ta vie ?

    Sera trouva son entrain un peu précipité, et fit une moue indécise. Il fallait savoir qu’elle avait développé un certain goût pour la paresse.

    - Je ne sais pas… je n’ai pas vraiment de passion. On peut travailler en faisant ce qu’on aime ?

    - Bien sûr !

    - Mais je ne sais pas ce que j’aime.

    - Et la cuisine ?

    Il était vrai qu’en dehors des hommes à chasser et des poissons  à faire cuire au feu de camp, Seraelle n’éprouvait pas un goût prononcé pour grand-chose.

    - Pourquoi pas. Ils cherchent des cuistots en ville tu crois ?

    - Suffit de regarder des petites annonces, ma chérie.

    Alors ladite chérie soupira, mais procéda. Rapidement, elle trouva ce qu’elle cherchait. Sera grimaça en voyant à quel échelon elle devait forcément démarrer.

    - C’est la vie, ma grande.

    Le niveau de maîtrise en cuisine demandé pour ce poste étant déjà fortement atteint, Sera voulu se concentrer sur la mixologie qu’elle ne connaissait pas, et qui était également nécessaire.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    - Hé bien, tu pourrais le faire avec le sourire ?

    Sera sursauta une nouvelle fois. Personne n’était en sa compagnie dans le second niveau de sous-sol. Son frère ne pouvait lui faire peur, elle en était certaine.

    - C’est qui qui cause ?

    - Le jeu.

    - … Hein ?!

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Perplexe au plus haut point, Sera remonta deux étages en criant le nom de sa mère.

    - Tu veux réveiller ton père et ton frère ou quoi ?

    - M’en tape ! C’est quoi cette histoire ?!

    A partir de là, Judie prit le temps de tout expliquer à sa fille. Le jeu, son emprisonnement, la raison des indices, le besoin d’avancer…

    - Et si je peux l’entendre moi aussi maintenant, c’est parce que… ?

    - Alors là… bonne question.

    - Parce que je t’ai choisie pour succéder à ta mère. Faut se faire une raison, elle n’est pas éternelle.

    - Subtile.

    - Je sais.

    La mère comme la fille levèrent les yeux au ciel. Ce qui était sûr, c’est qu’elles avaient le même tempérament et que Sera allait aussi bien s’entendre avec le jeu que l’avait fait Judie.

    - Bon… C’est pas le tout, mais le dernier indice n’a toujours pas été résolu.

    - T’avais pas dit que y’avait rien à résoudre immédiatement ?

    - Si mais… ça me tracasse.

    Sera prit une inspiration.

    - Bon, allez, redonne-la moi, que je t’aide.

    - « Le Janimju n’est pas infini. Lorsque tout le travail sera accompli, le neuf ou le douze sera sorti »… Les chiffres, on sait lesquels c’est. Le fait que le jeu soit limité, c’est plus ou moins clair, mais le travail, j’ai pas réussi à définir duquel il s’agissait.

    Sera plissa les yeux quelques instants.

    - … Okay.

    Et elle quitta la pièce. Judie resta bête un moment, avant de s’adresser au Janimju.

    - T’as compris un truc toi ?

    - Non.

    - Tu m’aides vraiment pas…

    Sans plus de nouvelles de sa fille, Judie finit par aller se coucher. Pendant que Seraelle fit le tour du quartier en mode « freehug » pour rechercher l’homme de sa vie sans le crier cependant.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Au petit matin, elle croisa une bouille qui lui plut beaucoup. Mais au détour d’une conversation, elle apprit que monsieur était toujours au lycée. Résignée, elle s’en alla à sa première journée de travail.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Un autre qui était rarement à la maison depuis un moment également, était Cloud, qui en plus de devoir tester ses tours de passe-passe sur le voisinage, appréciait manger par lui-même, au calme, lorsque personne n’était dans l’espace public pour le déranger. Ce qui rappelait une certaine Judie, à son arrivée dans le jeu. On était un Templeton, ou on ne l’était pas.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Au final, le plus discret des quatre était monsieur J, qui pourtant en avait marre de tout. Même en décrochant une promotion plus du tout espérée, il n’arrivait pas à retrouver le sourire. Il était fatigué, se sentait vieux et inutile. Il n’appréciait plus sa participation et souhaitait démissionner sans en avoir le pouvoir.

     

    Chapitre 22 - les tambours

     

    Mais un faible instant, une lueur d’espoir et de bonheur se fit son chemin jusqu’à lui. Oui, Judie rentra peu après avec une nouvelle promotion aussi, et surtout la dernière. Il la félicita, avant de partir à la pêche, seule activité qui le détendait un peu.

    Judie s’installa à table, fière d’elle, rejoignant sa fille qui remontait du sous-sol avec son poisson grillé par ses soins.

    - Bravooo !

    Les deux dames de la famille sursautèrent par réflexe.

    - Ah ! Tu vas nous en dire plus ?

    - Je ne sais pas…

    Judie fit la moue, avant d’aller chercher le plateau et de lancer les dés, afin de voir si la fin de son travail générait un neuf ou un douze. Mais aucun n’apparut, et encore une fois le silence régna.

    - Conséquence ?

    - Non.

    - Pourquoi ?

    - Parce que le plateau n’est pas en mesure de réagir.

    - … C’est-à-dire ?

    - Que toutes les conditions ne sont pas remplies.

    Judie ouvrit la bouche sans savoir quoi répliquer. Mais c’était sans compter sur Sera qui fut soudainement affublée d’une confiance étonnante.

    - S’il ne veut pas t’aider, moi je peux.

    - Tiens dont ?

    - Ouais, j’attendais juste confirmation de ce à quoi je pensais… pour le travail, on parle bien du travail qui nous permet de vivre, pas d’entourloupe là-dessus ?

    - Exact.

    - Bon, ben en fait il faut juste finir toutes les offres proposées par le Janimju.

    Judie resta bête. Toutes les offres ? Elle serait morte bien avant ! Désemparée, elle déglutit avec hésitation.

    - Et c’est pour ça que ça parle de limites. On a appris ça à l’école, ce monde est effectivement plutôt restreint, pour un jeu.

    - Hey !

    - Roh ça va.

    Judie soupira.

    - Bon, ben ça fait déjà au moins carrière, avec moi.

    - Attention les filles, c’est une offre par personne !

    C’était le coup de grâce. Judie ne pensait même plus à elle, mais à toutes les personnes qui allaient la suivre dans cette galère, coincées ici, jusqu’à ce que le jeu veuille bien les délivrer. Au moins, tout était clair.

    Tout, même sa vie finalement bien remplie que la faucheuse décida de prendre cette nuit-là.

     

    Chapitre 22 - les tambours 

    C’est à trois qu’ils se retrouvèrent au levé, à se disputer l’événement. Si Sera avait supplié l’entité destructrice du jeu de bien vouloir épargner sa mère encore un peu, c’était sans compter sur monsieur J, si mal luné, qu’il passait son chagrin sur sa fille en l’accusant de ne pas avoir été assez convaincante. Mais que pouvait-on contre la fatalité ?

     

     

    Chapitre 22 - les tambours

     


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  • Doucement, Andafae s’éveilla dans un lit on ne peut plus confortable. Elle ne savait pas encore quelle heure il était, mais de nouveau, une agréable odeur entrait par les fenêtres de sa chambre. Elle profita encore un peu du moelleux de sa couverture, de cette agréable sensation de pouvoir traînasser entre les draps chauds et frais à la fois, et l’idée de pouvoir se lever lorsqu’elle le souhaitait. Mais son ventre finit par lui rappeler qu’il n’avait rien eu à se mettre sous la dent depuis un peu trop longtemps à son goût.

     

    Elle sortit de sa chambre et se retrouva entre les quelques principales pièces de cet étage, à l’air libre. Se sentir libre ainsi et pouvoir apprécier le vent et les senteurs de la nature la ravissait. Mais ce qui retint plus particulièrement son attention fut son père, assis à la petite table qu’ils partageaient chaque jour, se délectant d’une assiette de saumon qu’il avait certainement préparé peu avant.

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    Lorsqu’il vit sa fille, Revan s’exclama qu’elle soit enfin debout.

     

    « - Quelle heure est-il ?

    - Treize heures !

    - … Ah ! »

     

    Encore une fois, les fées avaient de drôles de besoins. Elles pouvaient se contenter de dormir de simples petites heures, tout comme passer une demi-journée au lit était naturel.

    En entendant le ventre d’Anda émettre un son douteux, Revan désigna la cuisine.

     

    « - Il y a un plat qui t’attend sur le comptoir. »

     

    S’en suivit un clin d’œil accompagné d’un sourire. Il savait que sa fille aimait les bons petits plats qu’il préparait, et la connaissait gourmande. D’ailleurs, la première chose qu’elle fit en s’installant face à lui, fut d’apprécier l’odeur que l’assiette dégageait. Un délice pour le nez, qui avait droit lui aussi à un moment de douceur.

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    « - Alors c’est le rouge, cette fois ? »

     

    Anda écoutait à moitié son père, tant elle se sentait appelée par le contenu de son plat.

     

    « - Hum, rouche ? … Ah, les chveux ? »

     

    Revan acquiesça avec une moue accusatrice. Il n’aimait pas la voir s’empiffrer ainsi, mais devait se rendre à l’évidence : elle n’avait pas dû manger depuis une journée au moins.

    Anda haussa les épaules.

     

    « - Ouais, ch’aime bien. Chuper bon ton saumon ! »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    Revan n’aimait pas les cheveux de sa fille ainsi. Qu’elle les éclaircisse, les fonce, leur donne des mèches ne le dérangeait pas, mais les couleurs vivent, il n’approuvait pas. Et pour le coup, le rouge était particulièrement agressif, d’autant qu’elle assortissait son maquillage à ses cheveux. Mais il fallait bien que jeunesse se fasse, pas vrai ?

     

    Anda jaugea la réaction de son père.

     

    « - T’aimes pas, hein ? 

    - Non. »

     

    Sa rapidité de réponse était sans équivoque. Mais il ne souhaitait pas engendrer un débat stérile qui ne pouvait que les fâcher. Alors il n’ajouta rien. Malheureusement, c’était sans compter sur Anda et son mauvais caractère. Ça, il ne pouvait pas dire qu’elle le tenait de lui.

     

    « - Qu’est-ce que ça peut bien te faire que j’aie les cheveux rouges ? C’est pas toi qui les porte, si ? »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    « - Tu sais bien que je n’aime pas qu’on se fasse remarquer quand c’est inutile. Et j’apprécierais que tu me parles autrement. »

     

    Anda soupira nonchalamment.

     

    « - J’suis sûre que maman aurait aimé. »

     

    A l’évocation de ce mot, l’expression de son père changea. De l’étonnement ? De la colère ?

    Il leva la main et pointa un doigt accusateur vers sa fille, qui n’était pas certaine de redouter ce qu’il avait à lui dire.

     

    « - Laisse dont l’âme de ta mère en paix. Rien ne te permet de savoir qu’elle aurait apprécié ou non tes décisions, même si nous ne parlons que d’une couleur de cheveux. »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    Anda accusa le coup. Effectivement, la conversation devenait grotesque, et elle savait qu’elle n’y était pas pour rien.

     

    « - … C’était stupide. Pardon. »

     

    Elle était un peu comme ça aussi, Anda. A regretter ses paroles. Que ce soit pour des situations sérieuses, ou des querelles avec un papillon. Et puis elle savait que son père n’aimait pas qu’elle évoque sa mère ainsi pour rien. Il fallait dire qu’elle ne l’avait jamais connue, et que même si le paternel lui avait un peu parlé d’elle lorsqu’elle était enfant, il restait toujours assez fermé sur le sujet.

     

    Le positif dans tout ça, c’est qu’elle s’entendait étonnement bien avec son père, puisqu’ils finissaient toujours par convenir que ça ne servait à rien de s’énerver.

    Après quelques minutes silencieuses à écouter  le bruit du vent dans les feuilles, Revan esquissa un sourire.

     

    « - Alors, qu’as-tu de prévu pour aujourd’hui ? »

     

    Ça n’était pas utile de pousser le débat coloré plus loin, il le savait bien. Autant passer à plus pertinent, même s’il se doutait de la réponse de sa fille. Celle-ci hésita, mais elle souriait également.

     

    « - Certainement retourner dans l’autre monde, j’étais assez distraite hier et je n’ai pas totalement profité de mon observation. Trop de papillons, tu sais ce que c’est… »

     

    Revan se mit à rire. Il reconnaissait bien là sa fille. Il savait qu’il allait être bon de parler de son avenir avec elle, un jour où l’autre, mais elle n’avait que dix-huit ans. Alors, si elle voulait profiter un peu… il ne souhaitait pas s’y opposer pour le moment.

     

    « - Amuse-toi bien alors. Tu as besoin que je prépare un petit quelque chose à prendre avec toi ? Tu sais, au cas où ton ventre ne soit pas rassasié...

    - Haha, merci papa mais ça ira. Je ne pense pas y passer la nuit de toute façon. »

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     

    La journée étant déjà bien entamée, Anda se dépêcha un peu. Elle se débarbouilla, remis de l’ordre dans ses cheveux et se maquilla comme à son habitude. Et après avoir envoyé un bai.ser à son père, elle passa à travers l’arbre. Qui savait ce que lui réservait Willow Creek ce jour-là ?

     

     

    Chapitre 3 - Nyrden

     


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  • Seraelle aimait passer du temps au sous-sol pour faire cuire elle-même son poisson. Outre le fait que ça la détendait un peu, de rester devant le feu et l’écouter crépiter, elle savait bien que sa mère ne serait pas là toute sa vie pour lui préparer le repas sur le grill. Alors il fallait qu’elle s’entraîne. Et puis, en dehors de chasser les garçons dans le quartier, c’était bien une des seules choses qu’elle appréciait réellement.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Le seul problème résidait dans le fait qu’elle avait autant de chance que sa mère en ce qui concernait le feu. Et bien souvent, elle enflammait la lampe qui trônait juste au-dessus du petit tas de bois. Il fallait dire aussi qu’un vieil indice n’arrangeait pas la propagation des flammes.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    En tous cas, la chose n’ébranlait pas la bonne humeur du moment de Judie et monsieur J qui, lorsqu’ils ne traînaient pas dehors, passaient du temps à jouer aux échecs. En toute simplicité, pour s’amuser.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Et il était presque ironique de voir à quel point l’âge les avait rapprochés. A l’inverse, dans son ancienne vie, les années avaient donné à Judie de quoi être de plus en plus aigrie. Si elle gardait un certain tempérament, il était certain que la chose était cette fois bien plus positive.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Le soir suivant, elle rentra avec une promotion.

    - Allez, tu y es presque !

    - Comment ça ?

    - Ben, en haut de ta boite !

    - C’est de ce travail dont tu parles dans ton indice ?

    - Plus ou moins.

    - C’est encore bien clair, tout ça…

    En tous cas, les différentes parties dudit indice commençaient à avoir un sens.

    - Les chiffres sont ceux de mon emprisonnement, le travail… possiblement le mien, et le fait que ce ne soit pas infini… bon, c’est encore flou.

    - Tu marmonnes dans ta barbe ?

    - …

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Non, Judie ne comprenait pas tout, mais sentait qu’elle était sur le bon chemin. En tous cas, savoir que sa récente promotion avait plu au jeu était un point positif. Le point qui l’était un peu moins était l’attitude de Sera, qui s’évertuait à ne travailler que lorsque ça l’arrangeait. Il y avait des matins où elle sortait même sans être habillée, afin de ne laisser filer personne. Même s’il s’agissait de femmes à qui elle pouvait demander où était la gente masculine. Et celle de qualité, s’il vous plaît.

    - Peut-être a-t-elle pris un peu de toi, ta fille ?

    Judie haussa les épaules sans montrer qu’elle boudait. Elle ne comprenait pas sa fille et se demandait bien comment elle allait se comporter une fois que monsieur J et elle-même ne seraient plus là. Dans l’hypothèse bien entendu, où le dernier indice ne la délivrait pas.

    - Je ne cherchais pas les hommes comme elle le fait.

    - Non, mais elle est difficile.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Dans l’espoir d’une aide qu’elle pouvait recevoir, Judie demanda à son compagnon de lancer les dés, puisque c’était son tour. Mais le jeu ne réagit pas. Levant un sourcil, Judie resta perplexe.

    - Euh…

    Monsieur J haussa les épaules.

    - Peut-être que je ne les ai pas assez mélangés…

    Connaissant l’expérience de forcer les lancés de dés, Judie hésita à lui demander de renoncer. Mais c’était bien la première fois qu’aucune réaction ne se faisait savoir. Elle était perdue.

     Mais la nouvelle tentative ne changea rien. Le jeu refusait de réagir.

    - … Bah !

    Judie s’empara du plateau, le secoua légèrement, et regarda même en dessous un quelconque élément qui pouvait les aider à comprendre. Mais rien. Elle attendit quelques longues secondes, de voir si une conséquence néfaste arrivait, mais encore une fois, le silence s’empara de la pièce.

    Alors elle finit par lever les bras en signe d’impuissance.

     

    Judie se focalisa sur le fait de terminer de grimper les échelons de son entreprise, puisque ça lui paraissait nécessaire à la réalisation de son indice récalcitrant. Alors des heures durant, elle resta sur l’ordinateur, à programmer et jouer comme on le lui demandait au bureau. A tel point que la machine voulu rendre l’âme. Mais c’était sans compter sur Judie, déterminée au point de la réparer lorsque c’était nécessaire.

     

    Chapitre 21 - les tambours

     

    Pour la première fois depuis qu’il avait décroché son boulot d’adulte, Cloud revint un soir avec une promotion. Il fallait dire qu’il se donnait corps et âme à la réalisation des tâches qui lui incombaient, et la chose lui plaisait.

    Ce que Judie ne comprit pas, fut l’enthousiasme du jeu face à cette nouvelle…

     

     

    Chapitre 21 - les tambours

     


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  • Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits

     

    Chapitre 45 - les fruits


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  • La vieillesse n’était certainement pas quelque chose que monsieur J appréciait. D’autant que la situation précaire de la famille l’empêchait de prendre sa retraire, au calme. Il avait certes accepté de jouer le jeu, mais la fatigue le rattrapait.

     

    Chapitre 20 - les tambours

     

    Dans un même temps, l’âge rappela à Judie sa présence.

    - Et la boucle se boucle…

    - Heureuse ?

    - D’être vieille à nouveau ?

    - Pas exactement, mais tu as eu une belle vie ici, non ?

    - Disons que c’est pas l’idéal de vivre prisonnière d’un jeu, mais ma famille a comblé ce que je ne pensais pas pouvoir combler...

    - Profond.

    - Et j’ai une question… ça va se passer comment, quand je vais mourir ?

    - C’est-à-dire ?

    - Ben… je vais juste disparaître ? Dans le Janimju ?

    - Lance donc les dés.

     

    Chapitre 20 - les tambours

     

    Mais Judie n’avait pas envie de jouer. Ou du moins, pas de suite.

    Elle avait envie de profiter un peu, de ralentir la cadence, puisqu’elle se savait rattrapée par le temps. Qui savait ce que le prochain indice allait faire subir aux Templeton ?

    Tout l’après-midi, Judie et monsieur J restèrent sur ce banc, à regarder les passants et les poissons sauter hors de l’eau, tentant d’échapper aux viles cannes. Et le soir venu, ils décidèrent de rentrer sur un ultime câlin.

     

    Chapitre 20 - les tambours

     

    Après avoir appelé leurs enfants, ils s’installèrent autour de la table en dépliant le jeu une énième fois. Avec une nouvelle pointe d’appréhension, Judie s’empara des dés et les lança, retenant son souffle.

    L’inscription était légèrement plus longue que les autres, et il leur fallut la relire.

     

    Chapitre 20 - les tambours

     

    Lorsque le mot « travail » se fit son chemin jusqu’aux esprits de Cloud et Seraelle, ils quittèrent la table en levant les yeux au ciel.

    Judie était perplexe, et monsieur J ne comprit pas. Il l’interrogeait du regard mais elle était perdue dans ses pensées.

    - Si tu as une piste… préviens-moi.

    Et il partit chercher un poisson dans un aquarium en vue du prochain repas. Se retrouvant seule, Judie se permit d’élever la voix.

    - Alors tu n’es pas infini ?

    - Pourquoi le serais-je ?

    - Je ne sais pas, les jeux d’aujourd’hui ont tellement l’air sans fin…

    - Peut-être confonds-tu avec le format vidéo.

    - Possible…

    Elle marqua un temps, hésitante sur l’affirmation qu’elle voulait avancer.

    - Serais-tu devenue prévenante ? La Judie que j’ai connu était sûre d’elle et se moquait de ce qu’elle pouvait dire.

    - La Judie que tu as connu n’est plus. Je me disais, le neuf et le douze dont tu parles… ce sont bien ceux qui me délivreront ?

    - Ceux-là-mêmes.

    Judie accusa le coup. Elle semblait comprendre l’indice sans réellement réussir cependant.

    - Il faut… terminer quelque chose pour que je sorte ? Le travail ? Quel travail ?

    - Ça fait beaucoup de questions, mais la réponse est oui.

    - C’est pas très spécifique, ça.

    - Il faudra faire avec.

    Judie soupira et fit la moue, mais n’eut aucune autre réponse du jeu. Alors elle se résigna à découvrir en temps voulu la totalité de l’indice.

     

    Pendant que, dans un même temps, et un étage plus bas, Cloud passait à l’âge adulte.

     

    Chapitre 20 - les tambours

     

    Ce qu’il souhaita faire ? Se lâcher.

    A se concentrer sur la maison et son boulot de lycéen, Cloud n’avait pas fini les cours en excellant. Et n’avait pas non plus appris grand-chose au magasin, tant son esprit était encombré.

    - Tu veux jouer les méchants ? Cloud, c’est pas sérieux…

    Il haussa les épaules avant de se rendre dans le quartier pour pratiquer ses tours de malice… dont il raffola rapidement.

    « Je fais ce que je veux », fut sa nouvelle philosophie.

    - Au moins, il travaille…

    Alors qu’elle observait son fils depuis une fenêtre, Judie leva un sourcil.

    - Un indice à ton indice ?

    - Va savoir…

     

     

    Chapitre 20 - les tambours

     


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