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Un matin, j’ai été réveillée par de violents maux d’estomac… ou alors c’était un mal de dos, ou la gerbe, je sais pas vraiment. Mais bref, j’étais pas bien. Je me suis levée et là j’ai compris.
Comme j’avais secoué tout le lit, Sam s’est levé aussi sans capter ce qu’il se passait. Ni même qu’il était face au mur. Mais comme j’avais quelque chose à lui annoncer, je l’ai secoué en deux-deux.
- Bon alors, tu vois cette bosse là, sur mon bidou ?
- Ouais, ben quoi ? Tu t’es fait piquer par un moustique mutant ?
- Mais non enfin, j’suis enceinte mon choubidou !- Noooon tu déc.onnes ?
- Si si j’te jure !
- La vache, c’est tellement plus cool ici que chez mes parents !
- T’as vu un peu ! Puis bon, t’as la bonne trentaine passée aussi hein, fallait décoller.Quand mamie Pomme a appris la nouvelle, elle est directement venue péter des trucs.
Mais j’crois que c’était surtout parce que ça l’emmerdait de voir que son premier fruit avait rejoint le paradis des noyaux.
Comme la famille arrêtait pas de squatter sans qu’on n’ait rien demandé (d’ailleurs tatie Marina était devenue toute grise aussi et voulait se changer les idées depuis la mort de tonton Abricot)…
… Je préférais peindre au grand air. C’était sympa et au moins j’entendais pas la populace piailler en dansant dans mon salon.
Oh, et puis j’avais trouvé des œufs en bichonnant le jardin. Parait que c’était normal, j’ai pas cherché, au moins c’était joli comme début de collection.
Surtout que bon, valait mieux des petits trucs comme ça pour égailler la maison parce que je vous dis pas l’ambiance… maman qui se levait en plein milieu de la nuit en faisant la gueule pour fêter en mode alone son anniversaire, passait encore. Mais qu’elle foute le feu…
Bon, l’avantage avec la bipolarité aiguë des Entartées, c’est qu’une fois le feu éteint, ça va direct mieux. Allez pouf, à la grisaille la vieille !
Papy n’a pas tardé à débarquer pour féliciter maman pour son passage chez les séniors, en lui disant comme quoi elle avait déjà un pied dans la tombe et que c’était cool de bientôt retrouver pleinement sa fille. Non mais avec des discours pareils, on s’étonne encore d’avoir des sales réactions ! Elle lui a pas crié dessus, c’est déjà ça…
Par contre elle est fissa partie se faire relooker la tronche en ville. Elle est revenue avec des mèches, la vieille ! Et elle était fière d’elle. Je vous avais pas dit que mamie déteignait sur elle ?
Quand ils ont vus papy jouer encore avec les meubles, les tronches de cake ont encore sévi. Enfin, leur absence d’émotion, plutôt. Dans le genre casseurs d’ambiance, ils se posaient là, ceux-là.
A trop trainer à la maison, tatie nous a fait un cadeau empoisonné. Et un décédé de plus, un ! Surtout qu’elle a même pas nettoyé derrière elle avant de clamser…
M’enfin j’vous dirais, si ça la branche de mourir dans les ordures, c’est son problème hein.
Encore une fois, Faufau-l’escargot est arrivée bieeeen à l’heure. J'ai même eu le temps de débarrasser tatie de la poubelle avant qu'elle débarque.
C’est que les noyaux pourris, ça prenait d’la place mine de rien ! On leur a aménagé un chouilla plus l’espace vert qu’avant, parce que ‘commençait à y avoir du monde et ça râlait de plus en plus.
Pour la première fois, tonton Abricot nous a fait l’honneur de sa présence fantômienne. Il a rejoint maman au sous-sol pour lui expliquer à quel point c’était difficile d’être un fruit mort aux côtés de mamie et papy. A tous les coups, ça a dégoûté maman qui va tout faire pour clamser le plus tard possible !
Mon Sam a décidé de profiter de la fraîchement construite salle de sport également, pour la première fois. J’avoue, je dirais pas non à quelques muscles en plus ! Enfin des muscles tout court, en fait, ce serait déjà pas mal. Et comme c’était plus drôle, j’allais le narguer en lui foutant de la bouffe sous le nez. Ah, on est motivé à bosser ou on l’est pas, hein !
Un beau jour, ça a fait crack dans mon ventre et puis plus bas aussi. Le moment fatidique d’accoucher d’un pépin était arrivé !
Je vous présente donc petite Pêche, toute jolie première fille de la quatrième génération !
Bon elle était jolie, certes, mais elle braillait trop. Du coup on a aménagé une petite chambre pour elle et on y a foutu son berceau, parce qu’il fallait bien qu’on dorme quand même. Comment voulez-vous que je progresse en cuisine sans dormir, hein ! Les tartes c’est bien joli, mais j’ai pas encore le niveau pour. Faites des gosses, qu’ils disaient…
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Et l'arbre généalogique en prime :
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Lorsque j’ai eu terminé de m’occuper du jardin (je savais pas vraiment si c’était fun ou pas, ce machin là…) j’ai vu Samuel traîner devant la maison avec une petite mine.
Je l’ai invité à venir à la maison pour se changer les idées et m’expliquer un peu ce qui lui arrivait. Alors, certes, cher jury, nous nous étions rencontrés très peu auparavant. Mais moi, je l’aimais bien (pour le peu qu’on s’connaissait) et surtout, je me rajeunissais pas ! Pourquoi donc cracher dessus ? C’était pas un laideron, en plus. Bref, il m’expliqua que ses parents l’avaient viré de la maison parce qu’il leur avait parlé de moi et que d’après eux, avec nos fruits, on était pire que tarés. Oui, bon, c’était pas totalement faux…
J’ai voulu le rassurer, en lui disant que c’était qu’à moitié vrai (ahem, okay…) et qu’il valait mieux qu’on soit comme ça mais heureux plutôt que coincés du cul et malheureux. Et que s’il voulait faire partie de la famille, on n’allait certainement pas cracher dessus (oui bon, surtout moi).
Et puis bon, à force de causer, j’me suis rappelée pourquoi je l’avais invité à la base… ben ouais, il me plaisait bien, le gredin. Et il avait l’air pas mal réceptif à mon intérêt. Qui est arrivé très vite, je vous l’accorde, so whaaaaaaaat ? Vous voulez que j’reste vieille fille, c’est ça ? Et que j’ai pas droit d’avoir des bébés ? Que Cerise en ait et que l’héritière soit choisie chez elle ? Avoueeeeez !
Bref, j’ai fini par lui demander carrément s’il voulait qu’on se bisoute officiellement. Devinez sa réponse ?
Et puis bon, on n’a pas trop perdu de temps…
- Bon alors, c’est qui ce p’tit bridé qui traîne dans la maison ?
(Oui, tonton Abricot squattait beaucoup ces derniers-temps… entre Kiwi et Potiron qui avaient débarqué chez lui, il en avait ras-la-casquette).- Hé les gars, vous savez que j’suis là, hein ? Le bridé, il est à moi. On touche pas.
- Mais genre… tu comptes t’en servir ou il traîne en tant qu’animal de compagnie ?
- Mais de quoi je me mêle, franchement ! Retourne chez toi le vieux.La génération d’avant pétait gravement un câble. Entre tonton qui savait plus trop c’qu’il foutait ici, et maman qui se mettait à déblatérer des trucs comme quoi la vie n’était plus c’qu’elle était…
Et qu’elle ferait tout aussi bien d’embarquer dans sa fusée avec Lucas pour ne plus jamais revenir et vivre d’amour et d’eau de tartes fraiches sur Dicron 952, moi je cherchais plus à comprendre… C’était mamie Pomme qui déteignait à fond sur elle.
J’ai donc commencé à travailler la cuisine, mais j’étais loin de pouvoir faire des tartes. Fallait bien commencer quelque part, comme on dit ! Le problème, c’est que les pets, ça allait y aller… Et avec un homme tout frais à la maison, c’était pas le plus glamour.
Avec Cerise, ça ne s’arrangeait pas tant. On faisait constamment semblant de ne pas faire gaffe à l’autre. Au moins, ça évitait les engueulades.
Bon après, fallait pas pousser mémé, j’allais pas rester à côté d’elle pour rien. Zou, et un repas d’expédié.
- Alors, la relève est assurée ?
- T’es gentil papa, j’vais pas parler de la sexualité de ma fille avec toi.
- En revanche, si tu veux discuter de celle de Cerise, y’a Lucas juste là !
- Whaaaat ?!
- Non mais non je m’en fiche.
- Ah ben tu sais, elle s’est déjà mis en tête qu’elle allait faire des bébés plus beaux que ceux de Pastèque. Alors bon, il faut bien un mâle pour ça.- Et pourtant, elle a personne en vue. J’me trompe ?
- Ah bah écoute, pas ma faute si elle sait pas se remuer le popotin celle-là…Pendant que les vieux et les fantômes se fendaient la poire, tonton Abricot a décidé qu’il était temps de rendre l’âme, pour pas dire le noyau.
Le truc c’est qu’il est resté allongé une bonne heure, comme ça…
Avant que Faufau ne décide de ramener son cul. A tous les coups, elle était en train d’pêcher de l’autre côté d’la rue, celle-là. Et pour la question, oui, on est nous aussi restées une heure à regarder tonton allongé avant que la dame en noir se pointe avec son iPad. Qu’est-ce qu’on fait pas pour la famille, hein…
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- Pourquoi tu souris bêtement comme ça, toi ?
- Non mais tu pourrais pas être agréable un peu ?
- Hé, oh, j’y peux rien moi si tu te mets à faire la niaise, là.- Genre, je sais pas ce qui t’arrive mais on dirait que tu vas baver et tout.
- ouaiiiis tu délires complet, là.- Bon alors j’vais te dire c’qui s’passe madame je tire des conclusions plus débiles que moi-même !
- Hé les filles, vous êtes au courant que y’en a au moins une de vous deux qui est adulte, là ?
- Mais chut Lucas, gâche pas tout.- Bon alors, tu accouches ou bien ?
- Ça va, ça vient !- Non mais tu fais quoi, encore ?
- Laisse, je savoure l’odeur de la victoire.- De quelle victoire tu parles ?
- Attends, je fais encore un peu durer le suspense.- Laisse-moi réfléchir deux secondes… t’as rien du tout, en fait !
- Comment ça ?- Ben tu fais style, mais t’as rien à dire !
- Pfff, petite ignorante… haha.- Bon, papa, tu sais toi ?
- Ça m’regarde pas !
- Allez, quoiiiii ! Elle est insupportable !
- Vous l’êtes toutes les deux…- En bref, ta mère l’a choisie comme héritière.
- … Tu déc.onnes ?
- Ah, tu la sens la victoire là hein, tu la sens ?- J’ai entendu la bonne nouvelle ! Alors, elles sont où les tartes ?
- Non mais le fantôme tu vas pas commencer à m’emmerder, hein. Faudrait peut-être que j’apprenne à utiliser un four, déjà.
- Alors comme ça t’as préféré ta première fille ?!
- Lâche moi les basquettes, tu sais c’que je dois subir dans l’espace pour satisfaire ta grand-mère ?!- Hé ben m’en fous ! J’trouverais un mec plus beau, et j’ferais des bébés plus awesomes que les siens.
- Non mais c’est pas bientôt fini ces floufs ?! J’vais prendre ton père sous l’bras et on va s’barrer fissa avec vos stupidités, vous allez rien comprendre à c’qui vous arrive !------------------------------
- Hé dites, pourquoi ça fait que gueuler par chez vous ?
- Ah, ça s’entend tant que ça ?- Ben un peu, ouais…
- Ah bah c’est la faute de ma frangine… v’voyez, rapport au choix de l’héritière, tout ça…- L’héritière ?
- Ben ouais quoi ! Celle qui a pour tâche de faire des gosses et des tartes par milliers !- Pourquoi faut faire des tartes ?
- Ben parce que sinon mamie Pomme va péter une durite et tout ! Faut voir ce que ça fait à notre oncle Potiron ! Il parlait carrément à ses plantes le pauvre, un vrai délire !- Elle a même débarqué de sa tombe pour lui dire d’arrêter de pisser par terre et tout ! J’vous jure, j’ai mis du temps à capter qui était le plus fêlé des deux. Ouais non, en fait, je sais toujours pas.
- Bon et sinon, c’est quoi ton prénom à toi, beau gosse ? On s’est jamais croisés dans le coin. T’es nouveau ? Tu travailles ? Ça paie bien ?
- Euuuuh…
- Attends attends, laisse-moi réfléchir. Si on est destinés l’un à l’autre, j’vais trouver… Alexandre ? Dominic ? … Jean-Eude ? Fabrice ? BERNARD ?
- Samuel…
- SAMUEL ! HAHA ! Je le savais, tu vois.- Bon allez, j’vais te présenter aux fantômes, histoire qu’ils approuvent sinon ils vont en faire un flan.
- Mais, ça va pas un peu vite, là ?- Meuh non ! Bon par contre, va falloir refaire ta garde-robe hein, le style c’est pas possible comme ça. Allez, un câlin !
- La vache, j’suis en forme moi ! Un déhanché par-ci, un déhanché par-là…
- Mamaaaan, j’ai trouvé un mec !
- Comment ça ?
- Il trainait dans le jardin hier, j’l’ai ramassé au passage. Il est beau, il a l’air gentil, j’veux qu’on fasse des bébés.
- Non mais non, ça va plus cette famille…
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Comme j’étais plus trop certaine de pouvoir rester dans l’aventure (ouais c’était genre mon koh-lanta à moi, tout ça), j’me suis dit que le mieux était d’immortaliser ce moment avant qu’il ne soit trop tard.
- Les jeunes, l’heure est grave.
- Oh bordel, v’la papy citron.- Ah ouais ? Ben puisque c’est comme ça, j’vais péter la tronche à la poubelle !
- Mais fais donc, ce sera juste la trois-centre quarantième fois qu’on la ramassera, va.- Alors, comment vas-tu très chère Pastèque ?
- Mais très bien, et toi donc jolie Cerise ?
- Les filles, il est parti papy, pas la peine de faire genre.- Bon alors, ça va mieux là-bas en bas ?
- Avec ta mère ?
- Ouais- Ben elle gueule toujours, c’est pas possible… Potiron par-ci, Potiron par-là… à ce que j’ai compris il s’est mis à copuler avec la végétation et pisser par terre…
- Encore ?? mais vous vous êtes pas mis dans la tête que vous étiez morts et qu’il faudrait peut-être penser à votre retraite de fantôme ?- Elle est pas tranquille, elle pense que ton frère a foutu en l’air tout l’héritage de sa grand-mère, qu’il va faire foirer le challenge, tout ça…
- M’enfin elle devrait se détendre le slip un peu, Cerise veut faire la cuisine à fond, qu’elle soit héritière ou pas. J’suis sûre que Pastèque s’y mettra si elle est désignée !
- Ouais mais bon, tu connais ta mère… elle serait capable de squatter pendant qu’on dort pour nous chuchoter de faire des tartes toute la nuit, t’sais, comme une sorte de lavage de cerveau.
- Aïe aïe aïe, c’est pas faux…C’était la galère à la maison. Même l’évier de la cuisine avait décidé de péter un câble, il s’arrêtait plus.
Kiwi en avait tellement sa claque qu’il avait décidé qu’à son anniversaire, il ferait son gâteau lui-même, histoire d’être sûr de pouvoir en manger un bout.
Il a soufflé ses bougies comme un grand, et une fois le truc bouffé, il a décampé aussi sec chez tonton Abricot, en disant un truc comme quoi ils étaient moins fous là-bas. Mouais, il avait peut-être pas tort.
Et moi, pour avoir bonne conscience, j’ai peint une pomme. Mais genre, une GROSSE pomme. Là, si mamie était pas contente, je savais pas ce que j’pouvais faire de mieux ! A part peut-être l’accrocher dans la chambre de sa tombe, j’sais pas.
Et puis la frangine a fait POUF. Ayé, c’était une grande, et elle allait gravement m’emmerder.
- Hé m’man regarde ! Elle a tellement honte qu’elle se barre manger ailleurs !
- De qui qu’a honte ? j’te rassure, je reste là, mais être en face de maman c’était un poil mieux tu vois. Non parce que, ce machin qui te sert de visage, c’est pas top.
- J’suis sûre que j’arriverais à avoir un A plus vite que t’en as eu un.
- Qui me parle ? Hein ? Mamie ? Ah non. P’tain y’a un microbe dans mon oreille.- BON ! Les morveuses sont grandes, vous avez plus besoin d’moi, j’prends ma bouffe, et je me tire ! Salut la compagnie !
… Ah.
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La frangine, elle était choupinette quand même. Des fois on s’amusait toutes les deux, à reproduire la super scène de Dirty Dancing…
Quand elle se mettait à brailler comme quoi son Noogat avait dit qu’il trouvait ça ridicule et tout, et qu’il fallait donc pas le faire. Vous savez ces parents qui se sentent mal parce que quand ils déposent leurs gosses à l’école ils leurs disent de pas rester à côté d’eux ? Ben la même. Trop ringard, à c’qui paraît. J’ai pas compris, Johnny et Bébé ils sont tout sauf ringards… non ?
- tu crois que maman elle va choisir une ringarde pour héritière, toi ?
- d’où tu tiens ça ?
- ben les fantômes ça cause, tu sais.- Surtout que tu veux pas faire la cuisine, et moi si. Enfin j’ai jamais essayé, mais ça a l’air amusant. Pas vrai Noogat ?
Oh purée, la gamine elle allait me voler la vedette, quoi.J’suis sortie pour m’aérer un peu et trouver une combine, mais là j’ai vu des étoiles. On avait oublié l’anniversaire de Lucas ! Bon ben voilà, il connaissait les premières rides. C’est un p’tit jeunot par rapport à maman, en fait.
- Bon alors, elle t’a remis le cerveau en place maman ?
- Je sais pas, je crois que j’ai vaguement entendu qu’elle me parlait, j’étais quelque part dans mon potager…
Ils ont fait un peu d’exercice pour terminer la journée et je les ai entendus élever la voix. Je sais pas, ils devait y avoir eu un déclic dans la tête de tonton…
- Marre de faire la bouffe !
- De quoi ?!- Enfin non, marre d’être obligé de faire des tartes pour vous les exposer à la tronche histoire que maman arrête de gueuler. Moi j’arrête.
- …
- …
- ooooh bordel.Aie, ça se compliquait.
- Alors il paraît que tonton Potiron pète un câble ?- Beeeen… ouais. Je sais pas, il a pas envie d’honorer ta grand-mère. On a du louper un truc quand il était gosse, genre une étape cruciale ou j’en sais rien…
- Et cette histoire d’héritier dont Cerise parle, tu m’expliques ? Parce qu’elle a des oreilles la petite, et moi j’me sens comme une pochtronne qui a rien becté au truc.
- Ah ouii ça… en fait, l’une de vous devra prendre ma suite pour assurer la descendance de la famille.
- Et pourquoi elle se la pète ?
- Si je me plante pas, elle croit qu’elle a la préférence des lecteurs et si en plus elle prend la suite de la cuisine, elle a tout gagné quoi.Whaaaat the flouf. Bon du coup, j’ai pas tout compris mais j’ai mis les bouchées doubles. Elle faisait sa frimeuse avec sa concentration ultra concentrée sur ses devoirs, mais elle allait pas m’avoir pour autant. Surtout que je l’avais déjà, mon A. Mais au moins, je montrais bien que je bossais.
Ceci dit, j’ai presque travaillé pour rien puisque j’avais zappé que ça faisait déjà un moment que j’étais au lycée, il était temps de le quitter.
Du coup, j’me suis lancée officiellement dans une carrière de peintre. Alors je sais, ne pas cuisiner jouait plutôt contre moi, mais je pouvais pas mentir à mon moi-intérieur quoi. Maman est revenue du boulot avec une super promotion, et Lucas est revenu… ben il est rentré du boulot quoi, avec son magnifique costume.
Et puis tonton Abricot nous a rendu visite. Il était devenu tout vieux tout ridé !
Et là, j’ai fait un arrête sur image. La cousine Prune était venue aussi !
- Ma paroooooooooole mais t’es devenue genre, trop canon ma grande !- Je sais. Et je te retourne le compliment ma vielle.
Alors on a papoté pour rattraper le temps perdu. J’ai fini par lui parler de ce truc d’héritage là, parce que ça m’faisait souci. Elle était cool la cousine.
- Moi j’suis sûre que ça va aller.
- Tu crois ? Non parce que à tous les coups, c’est la p’tite qui va récolter tous les suffrages et j’vais carrément être évincée du truc !
- Avec ta jolie frimousse ? Moi j’crois pas ! Et puis au pire, tu viendras vivre à la cambrousse avec moi.
- T’es ouf ! J’trimballe pas mes talons là-bas moi.
Ça la fait rire. Alors j’me suis dit que peut-être, tout n’était pas perdu.
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